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CONFERENCE-DEBAT INTITULEE "LA MEMOIRE ET APRÈS ?"
Relire le passé pour construire le présent
Publié dans Liberté le 22 - 01 - 2014

À l'occasion du lancement du magazine AlgerParis, une conférence-débat intitulée "La mémoire et après ?" s'est tenue, avant-hier après-midi, à l'Institut français d'Alger et a été animée par l'historien Benjamin Stora, le politologue, sociologue et écrivain, Alfred Grosser, l'écrivaine et militante féministe, Wassyla Tamzali, et le sociologue, Dominique Wolton.
Modérée par Olivier Breton, directeur de la publication et de la rédaction d'AlgerParis — un bimestriel qui tend à "ré-enchanter" les relations algéro-françaises —, cette rencontre – à l'intitulé plus ou moins controversé dans la mesure où les questions des mémoires n'ont pas été réglées des deux côtés de la Méditerranée et, par conséquent, il est peut-être hasardeux de se projeter dans l'après-mémoire — s'est articulée autour de quatre axes qui cherchent à comprendre "la place de la mémoire dans tout processus de réconciliation" : comment le couple franco-allemand a-t-il pu se réconcilier ; comment les relations algéro-françaises s'inscrivent-elles ; dans le contexte de globalisation, ne faudrait-il pas "dépasser" la question de mémoire ; et enfin, le contexte algérien et le partenariat gagnant-gagnant entre les deux pays.
Le sociologue Alfred Grosser s'est demandé au début de son exposé si le couple franco-allemand peut servir de modèle. Pour lui, cela n'a pas été possible dans certains pays (le Liban, le Rwanda et l'Arménie), mais le franco-allemand a fonctionné, parce que "l'Allemagne s'est complètement transformée après le nazisme". Cependant, M. Grosser relève qu'"il n'y a pas de culpabilité collective" et croit en une "mémoire créatrice" qui peut aider à surmonter le passé et créer un avenir. "Il faut considérer ses propres identités et se distancier de ses propres identités", a-t-il affirmé. Et d'ajouter : "Il est fondamental qu'on prenne ses distances avec ses identités pour prendre conscience du positif et du négatif, et transformer la négativité du passé en quelque chose de positif." Pour sa part, Dominique Wolton a considéré que la mondialisation et la fin des frontières, qui ont engendré la "revendication des identités culturelles", qui s'expriment aujourd'hui par l'identité religieuse, mais qui devraient plus tard englober tout le concept, imposent à reconsidérer et à réactualiser la question des mémoires, car ce qui importe est "comment organiser la cohabitation". Selon lui, il est "nécessaire" de revaloriser les identités culturelles, tout en recensant et en faisant beaucoup de comparatismes. "L'altérité, c'est l'enjeu politique du XIXe siècle", a-t-il soutenu, tout en rappelant que la langue — véhicule de culture par excellence — ou la diversité linguistique est capitale, qu'il faut revaloriser afin d'éviter "le repli nationaliste". Rejoignant Alfred Grosser, M. Wolton a insisté sur le fait qu'il faut "retravailler la mémoire créatrice". Wassyla Tamzali a, quant à elle, confié que le duo "franco-algérien, ça me renvoie à de grandes stratégies inabouties", tout en estimant qu'il faut "préparer l'arrivée de cette réconciliation qui ne saurait tarder". À cela, M. Grosser rétorquera qu'il n'est pas question de réconciliation, mais de "connaissance". Quant à la question de la mémoire, pour elle, les jeunes l'ont déjà dépassée et se projettent plutôt dans l'avenir. On serait tenté de se demander si c'est la mémoire telle que transmise ou si c'est l'histoire désincarnée qu'ils ont apprise à l'école qui ne représentent plus grand chose pour les jeunes. Si on penche pour la deuxième option, alors la responsabilité est grande pour les générations qui ne sont plus tout à fait jeunes.
L'historien Benjamin Stora, qui a proposé au responsable du magazine AlgerParis de mettre en valeur (et notamment en Une) des acteurs de la société civile et à être plutôt dans des rapports de société, a relevé qu'il y a en Algérie et en France deux rapports la mémoire. Selon lui, "le problème en France, c'est de rentrer dans la mémoire", alors qu'en Algérie, l'enjeu est de "regarder vers autre chose". De plus, la perception et le rapport à l'histoire en Algérie se concentrent sur les causes (et d'ailleurs, pour lui, le déclenchement de la Révolution a peut-être une résonnance beaucoup plus forte chez les Algériens que l'Indépendance), alors que du côté français, l'intérêt porte sur "les traumatismes de la défaite". Si pour Benjamin Stora parmi les fausses comparaisons qui existent, il y a le modèle franco-allemand, pour Alfred Grosser, comparer ne signifie pas calquer ou reprendre à l'identique, alors que pour Dominique Wolton, l'idéal est de faire "cohabiter les mémoires", et travailler ou renforcer cette cohabitation par des projets communs. Lors du débat avec le public, la question des archives a été abordée, et M. Stora a rappelé qu'il y a des archives françaises qui existent en Algérie, mais qui ne sont pas recensées. Selon lui, un travail dans ce sens est impératif. M. Stora a, par ailleurs, relevé que les mots "relation" et "rapport" ont une forte résonnance dans le cas de l'algéro-français et que ce qui est fondamental est la "construction de rapports égalitaires".
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