Résumé : Alors qu'elle était en train de dîner, Camélia est surprise par Hassen qu'elle n'attendait pas du tout. Ce dernier est venu passer le week-end avec elle. La jeune fille tente de résister encore à ses sentiments. En vain. Son cœur s'emballe à la vue de cet homme. Ce dernier lui demande de se rendre à l'évidence car leur amour était réciproque. Il lui prend la main : -Ne dis pas ça, ta langue prononce des mots que ton esprit refuse d'assimiler. Je lis dans tes yeux...Je le devine aussi au son de ta voix... Tu m'aimes Camélia... Tu m'aimes autant que je t'aime... N'essaye pas de mentir. La jeune femme demeure muette un moment. Elle sentit son cœur cogner dans sa poitrine, et son souffle devint court. L'homme qu'elle aimait était là devant elle, et elle ne savait quoi faire. Si la raison lui dictait la prudence, son amour submergeait ses sens, et son âme lui demandait de la libérer de cette pression qu'elle ressentait lorsqu'elle le regardait. -Laisse tes sentiments s'exprimer ma chérie... Nous sommes si seuls, si loin de la vie que nous devions mener. Pourquoi ne pas profiter du temps présent et nous laisser aller à notre amour ? Elle prend une longue inspiration et relève les yeux vers lui : -J'ai peur Hassen... Je ne veux pas m'attacher à toi... -Pourquoi donc ? Parce que je suis marié ? Tu connais pourtant ma situation... Wassila n'est plus ma femme officieusement. -Tu vis avec elle... Tu es aussi le père de son fils... -C'est juste, mais je mène la vie d'un paria. Pourquoi es-tu donc contre mon divorce ? -Je... je ne suis pas un monstre Hassen... Je suis une femme très sentimentale... Je ne veux pas que tu quittes Wassila pour moi. -Je ne l'ai pas quittée... C'est plutôt elle qui m'a quitté. Elle a brisé ma vie et continue à me faire souffrir. Ne crois pas que c'est à cause de toi que je veux mettre un terme à cette existence infernale que je mène auprès d'elle. Il transpirait à grosses goûtes. Pourtant la température était clémente dans la salle. -Tu devrais plutôt me prendre en pitié Camélia, poursuit-il... Je supporte tous les jours le calvaire d'une relation conjugale qui n'en est plus une. Camélia n'avait plus faim. Elle repousse son assiette, et s'essuit la bouche. Il remarque son geste : -Tu n'as plus envie de manger ? -Je n'ai plus faim. -Je t'ai coupé l'appétit... hein ? Elle secoue sa tête : -Non... je suis plutôt trop fatiguée ce soir. -Tu veux monter dans ta chambre et te reposer ? -C'est ça... Je vais remonter dans ma chambre...Bonsoir Hassen ! Elle allait se relever, mais il la retint : -Pas si vite... Je veux que tu m'accordes encore quelques instants. -Je crois qu'on s'est tout dit... -Pas tout. Je veux t'entendre dire que tu m'aimes... Elle fronce les sourcils : -Tu as fait des centaines de kilomètres pour t'imposer à moi et me faire débiter des idioties. Il pousse un soupir : -Ce sont des idioties. Mais je veux les entendre... Elle sourit : -Pourquoi es-tu venu Hassen ? Je pensais qu'on s'était tout dit lors de notre dernière communication. -C'est ce que tu crois, mais moi je n'ai pas encore dis mon dernier mot. -C'est-à-dire... -Que quoi que tu fasses, et où tu seras, je ne te quitterais pas... Prends la chose comme tu veux...Je suis aussi coriace et aussi têtu qu'une mule. Et moi... Elle l'interrompt et éclate de rire. Hassen venait de se mettre à genoux devant elle, et lui tendait une feuille de laitue accrochée dans une fourchette : -S'il te plaît ne me repousse pas... Elle jette un coup d'œil au tour d'elle. Les gens étaient occupés à manger ou à discuter et n'avaient pas remarqué leur manège. Elle le somme de se relever mais il insiste : -Pas avant que je n'ai eu une réponse concrète. -C'est bon... Relève-toi donc... Ne nous donne pas en spectacle. -Ce n'est pas la réponse que j'attendais. -Heu...Tu veux quoi au juste ? -T'entendre dire : je t'aime. Elle hésite, puis lance d'une petite voix : -Je t'aime Hassen, tu le sais bien... Mais... relève-toi donc... Il rit, et se relève enfin : -Termine ton dîner... -Je n'ai plus faim... Je ne peux plus rien avaler. (À suivre) Y. H. Nom Adresse email