Résumé : Le Festival cinématographique se déroulait dans de bonnes conditions. Usant de son professionnalisme, Camélia avait pu faire une couverture complète de tous les évènements. Une semaine durant, elle s'était donnée corps et âme à sa mission. Omar avait tenté de la joindre, mais pas Hassen... Qu'espérait-elle donc ? Il était presque minuit lorsqu'elle put enfin souffler. Elle sentit son estomac gargouiller et se dit qu'il était temps pour elle d'aller se mettre quelque chose sous la dent. Le restaurant restait ouvert toute la nuit du fait que les participants mangeaient à n'importe quelle heure. Elle demande un repas léger et s'attable dans la grande salle à manger où d'autres retardataires comme elle étaient là pour dîner. La nuit était douce, et un air frais s'engouffrait par les grandes fenêtres restées ouvertes. Une senteur de jasmin avait embaumé les lieux, et une musique douce diffusée par des baffles incrustées dans les murs rendaient l'atmosphère romantique. Camélia se met à avaler sa soupe d'un air détendu et ferme les yeux pour apprécier le goût relevé du velouté. -Il est très bon ce consommé. La voix la fait sursauter. Elle rouvrit les yeux pour reconnaître Hassen qui se tenait juste à sa droite. -Tu ne m'attendais pas, n'est-ce pas Camélia ? Surprise, elle ne put répondre, et il en profita pour poursuivre : -Je t'avais dis que j'allais te retrouver là où tu seras. -Tu... tu viens d'arriver ? -Oui... nous sommes à la veille du week-end, et je ne voulais pas perdre du temps. Le festival se terminera demain n'est-ce pas ? Elle le regarde sans croire encore qu'il était là devant-elle en train de lui parler. Il tire une chaise : -Tu permets ? Elle hoche la tête sans pouvoir prononcer d'autres mots. Il sourit et lance : -Je ne voulais pas t'importuner. J'ai préféré attendre que tu descendes de ta chambre. -Tu savais que j'étais là ? parvint-elle enfin à demander. -Oui... J'ai demandé après toi ici à l'hôtel... Ce n'est pas sorcier. -Heu... Et... et que comptes-tu faire ? Il rit : -Te tenir compagnie pardi ! -Me tenir compagnie ? Je suis là pour travailler. Il rit encore : -Je le sais fort bien, mais nous allons travailler ensemble. -Comment ? -Camélia... Ah ! Camélia... Si tu savais à quel point tu m'as manqué ! Pour te suivre, j'achetais tous les jours le journal pour lire tes articles. Tu as fait du bon travail, si je m'en remets à mes petites connaissances dans le domaine du 7e art. -Arrête donc avec tes balivernes... Que fais-tu ici et que veux-tu ? -Je suis là pour toi, et je resterais jusqu'à la fin du festival. Il se laisse aller sur sa chaise avant de poursuivre : -Que tu le veuilles ou pas, j'y suis, j'y reste. Elle sentit alors la moutarde lui monter au nez : -Mais pour qui te prends-tu donc ? Il sourit : -Pour un homme qui t'aime follement. -Tu es fou ! -Heureusement que tu le reconnais enfin... Oui je suis fou de toi... Je te répète que je t'aime follement sinon pourquoi aurais-je fait autant de kilomètres pour te rejoindre ? Elle se passe la main dans ses cheveux puis relève le menton pour le narguer : -Je vais me plaindre à la réception... On... on n'aurait pas dû te laisser entrer. -Ah ! Je ne savais pas qu'on refoulait les gens dans un hôtel aussi bien réputé. Sauf peut-être des intrus... -Justement tu en es un... Il rit : -Je viens de découvrir que tu es très belle lorsque tu te mets en colère... C'est sublime... -Hassen, je t'en prie... Arrête ce jeu ! Il reprend son sérieux et se redresse sur sa chaise : -Je ne veux pas te contrarier Camélia, mais je t'assure que c'est plus fort que moi. J'ai tenté de me raisonner. En vain ! Je ne pouvais effacer ton image de mon esprit... Ton éloignement m'a davantage fait sentir que je ne pourrais ni t'oublier ni mettre un terme à notre relation. -Il le faut pourtant... (À suivre) Y. H. Nom Adresse email