Le procès de l'affaire de l'enlèvement suivi de l'assassinat, en 2013, du jeune de Tala Khelil, Ali Laceuk, s'est ouvert, hier matin, au tribunal criminel près la cour de Tizi Ouzou. Six accusés dont quatre sont poursuivis pour enlèvement et homicide volontaire avec préméditation, à savoir B. Mourad, 26 ans, B. Abdenour, 28 ans, F. Khaled, 27 ans, B. Lounès, 28 ans, et deux autres, B. Salah, 24 ans, B. Ramdane, 31 ans, pour non-dénonciation de crime. Appelé à la barre, le principal accusé, B. Mourad, a tenté d'endosser tout seul la responsabilité de l'assassinat d'Ali Laceuk tout en niant l'avoir enlevé. "C'était une altercation qui a mal tourné entre lui et moi", a tenté d'expliquer Mourad pour disculper ses complices. Mais, irritée par cette version qu'elle a qualifiée de mensongère, la juge du tribunal n'a pas tardé à déballer la vérité dans toute sa cruauté : "N'est-ce pas que vous l'aviez ligoté, vous lui avez fait subir des sévices sexuels comme l'a prouvé le rapport d'autopsie, puis lorsqu'il a réagi en insultant, Lounès lui a tranché la gorge avant de dissimuler son corps au fond du puits d'où il a fini par remonter le 1er mai 2013 !" "Désolée de vous faire pleurer, mais le corps de la victime est remonté à la surface et a été découvert par un agriculteur le jour de son anniversaire", ajouta la juge en s'adressant, cette fois, à une salle pleine à craquer qui éclata en sanglots. Appelés, tour à tour, à la barre, les cinq autres mis en cause ont recouru à la méthode habituelle qui consiste à nier tout en bloc, à prétendre ne pas se connaître et, pour plusieurs d'entre eux, qu'ils ont entendu vaguement parler de l'enlèvement de Laceuk Lounès. Chaque accusé allait de sa version, mais pour le jury et le représentant du ministère public, ces versions ne peuvent pas résister aux irréfutables preuves techniques et scientifiques. L'autopsie a démontré que la victime a subi des sévices sexuels et qu'il est mort par égorgement. La moquette du véhicule 307 de B. Ramdane présentait des taches de sang, a confirmé l'expertise technique faite à Châteauneuf. Le listing des appels téléphoniques a également démontré que tous les mis en causes se sont contactés par téléphone le 22 février, jour de la disparition d'Ali Laceuk, près de son village à Tala Khelil. "C'était juste pour demander des nouvelles de Mourad qui venait de rentrer de France", disaient à chaque fois les accusés. Mais la juge a jugé curieux qu'il aura fallu attendre ce jour-là pour demander des nouvelles de Mourad qui était rentré de France le 1er février. Mourad, lui, n'avait pas perdu de temps. Le lendemain de son retour en Algérie après un séjour clandestin chez le frère de sa victime en France, qu'il avait regagné via la Turquie et la Grèce, il s'est rendu à Tala Khelil où il a appâté Ali en lui proposant de l'aider à obtenir un visa pour la France. En fin de journée, les avocats de la partie civile poursuivaient toujours leur plaidoirie, et après le réquisitoire survenu en début de soirée, le procureur a finalement requis la peine capitale contre les quatre principaux accusés dans cette affaire pour enlèvement et homicide volontaire avec préméditation et des peines de cinq années de prison ferme contre les deux autre mis en cause pour non-dénonciation de crime. Toute la soirée a été consacrée aux plaidoiries de la défense et le verdict final du procès devait être connu hier tardivement dans la nuit. Enfin, il y a lieu de souligner que tout au long du procès, des centaines de citoyens de Beni Douala ont observé un rassemblement de soutien à la famille du défunt à l'extérieur du tribunal, alors qu'au début du procès, des policiers zélés ont tenté de chasser des journalistes de la salle d'audience. S. L Nom Adresse email