Alnaft a lancé, fin janvier dernier, le 4e avis d'appel d'offres pour l'octroi de 31 périmètres de recherche et d'exploitation d'hydrocarbures L'agence va présenter, le 3 mars, les données techniques et les principales dispositions contractuelles relatives à chaque projet. L'ouverture des plis est programmée pour le 6 août, alors que la signature des contrats se fera le 5 septembre prochain. L'appel d'offres dont il s'agit met à concurrence des périmètres situés dans quatre bassins présentant "un haut potentiel en ressources pétrolières", selon Alnaft. Après une période creuse de trois années, cet appel d'offres est très attendu. Son lancement a valeur de test dans le domaine de l'exploration. Va-t-il permettre cependant au secteur pétrolier de renouer avec l'attractivité ? Possible. Les trois derniers avis d'appels d'offres ont débouché sur de maigres résultats : un investissement de l'ordre de 670 millions de dollars. Depuis 2008, 36 blocs ont été proposés par Alnaft. Et seuls neuf ont été octroyés. C'est une période de flottement, "d'errements", conséquence d'un remodelage à répétition de la législation pétrolière, ainsi que nous l'explique Mourad Preure, président d'Emergy, pour qui il y a eu trop de changements dans le juridique, et cela, les compagnies étrangères ne le supportent pas. C'est, ajoute-t-il, une "espèce de brouillard qui les a dérangées". Par le passé, il y avait une "stabilité" dans les lois, alors qu'au début des années 2000, la législation a été modifiée "par deux fois en l'espace d'une année", se rappelle Preure qui estime qu'il faut une gestion "orthodoxe" de la production nationale des hydrocarbures et qu'il y a nécessité aujourd'hui de "convaincre" les sociétés étrangères à venir investir dans l'amont pétro-gazier, de "relancer" la production, comme l'avait fait le pays à la fin des années 1990. À cette époque, l'Algérie voulait promouvoir et développer l'exploration et l'exploitation de ses gisements. Aussi a-t-elle autorisé les investissements étrangers dans les hydrocarbures. Et cela a suscité intérêt et engouements. Les grands groupes pétroliers ont alors afflué, l'américain Anadarko en tête ainsi que son compatriote Conoco-Phillips, le britannique BP, l'italien Eni, le néerlandais Shell, le norvégien Statoil ou encore le français Total. Mais, l'élan a été "ralenti" en 2005, le pays opérant un tour de vis dans le processus de libéralisation du secteur pétrolier. Une nouvelle loi a été alors adoptée, puis amendée en 2006, introduisant ne série de dispositions fiscales dont la plus importante était la taxe sur le revenu pétrolier, assortie d'une taxe sur les profits exceptionnels en cas de prix du pétrole supérieur à 30 dollars le baril. Le niveau de participation des compagnies étrangères dans les permis d'exploration a été également limité ; Sonatrach est majoritaire à hauteur de 51 % dans tous les projets d'investissement. Cette fiscalité a créé plus de problèmes qu'elle n'en a réglés : des coûts de production en hausse, des retards fréquents sur certains projets et un manque d'équipements et de services. Tout cela a freiné l'intérêt des entreprises internationales. Le nouveau cadre fiscal encadrant les hydrocarbures, en un mot les amendements à la loi sur les hydrocarbures, un texte promulgué en 2013, va-t-il améliorer l'attractivité du domaine minier algérien ? Youcef Salami Nom Adresse email