Des élections "historiques", les cinquièmes depuis l'instauration de la démocratie, car elles ont lieu l'année du 20e anniversaire de notre libération de l'apartheid, a déclaré le président sud-africain Jacob Zuma. Ce processus ouvrira la voie au prochain président sud-africain, qui est élu par le parlement et non au suffrage universel, et aux parlementaires de cette institution. L'ANC, le parti de Mandela, décédé début 2014, se prépare pour ces échéances dans un contexte fragilisé, alors qu'il est au pouvoir depuis la chute de l'apartheid. Usure du pouvoir ? Pas que cela, le parti repris en main par Zuma est l'objet de fractures entre les anciens et ceux-ci contre les nouveaux, les jeunes pour lesquels la guerre est derrière eux. En outre, ces jeunes accusent les "mandarins" de se servir, de servir les leurs. L'ANC comme Zuma, qui se représente pour un second mandat, pourraient faire face à de fortes oppositions. Zuma a beau faire valoir que ce vote était une opportunité pour "consolider la liberté pour laquelle Nelson Mandela s'est battu", au mieux, les observateurs conjecturent la mise en branle de l'ANC qui a remporté sans coup férir toutes les élections depuis 20 ans. Son appel aux "Born Free", ceux qui sont nés libres après la fin de l'apartheid et qui voteront pour la première fois, n'est pas assuré d'écoute. Ces jeunes disent n'avoir pas obtenu grand-chose dans la société "arc-en-ciel" fondée par Mandela, le champion de la lutte anti-apartheid, et l'ANC : contrairement à leurs aînés, ils ne se sentent pas redevables envers l'ANC. Rien ne les retiendrait de voter pour l'opposition, ou même de ne pas voter du tout. 20 ans d'ANC après la fin de l'apartheid, la démocratie n'a pas profité à tout le monde. Le taux de chômage est officiellement de 25%, le double chez les jeunes. La corruption est élevée. Et les frustrations sont importantes, comme en témoignent les manifestations violentes contre le service public depuis le début de l'année. Vingt ans après la libération des Noirs, des dizaines de millions d'entre eux n'ont toujours pas accès à des services de base, comme l'eau, les sanitaires, l'électricité, les transports publics, la santé et des logements décents. Et bien sûr le travail. Les townships, faute de les éradiquer, sont devenus des attractions touristiques pour les plus emblématiques. Cependant, il est fort peu probable que l'ANC perde ces élections, le parti de Mandela est toujours favori. D. B. Nom Adresse email