D'anciens ministres, pour la plupart médecins et intellectuels, sont signataires de cette initiative à l'effet de restaurer une paix durable dans la région, jadis cité de tolérance et de coexistence. Plusieurs personnalités nationales, dont l'ex-Chef de gouvernement, Belaïd Abdeslam, l'ancien ministre des Affaires étrangères, Ahmed Taleb Ibrahimi, ou encore l'ex-gouverneur de la Banque d'Algérie, Abderrahmane Hadj Nacer, ont lancé un appel pour la paix et la concorde au M'zab, théâtre d'affrontements communautaires entre Arabes malékites et Mozabites. Dans cet appel daté du 8 février, les premiers signataires estiment qu'"il est impérieux que toutes les voix de la sagesse et du patriotisme, au M'zab et partout ailleurs, s'élèvent pour prêcher le pardon et la tolérance, dénoncer et barrer la route aux malfaiteurs et prédateurs qui ne pensent qu'à leurs intérêts sordides, sans considération pour la paix et l'unité nationale". En plus d'appeler à l'application de la rigueur de la loi contre "les réseaux prédateurs mafieux", ces signataires relèvent l'urgence de la mise en place d'une commission d'enquête et de réforme pour diagnostiquer les raisons du conflit et apporter les réponses appropriées. "Il est primordial que les pouvoirs publics, qui ont la plus haute responsabilité du maintien de l'ordre, usent avec impartialité et une sévérité extrême de tous les pouvoirs que leur confère la loi, pour mettre hors d'état de nuire les réseaux prédateurs mafieux, ainsi que tous les fauteurs de troubles sans aucune discrimination. D'autre part, il est urgent de désigner une commission d'enquête et réforme nationale, représentative, à même de diagnostiquer toutes les raisons du conflit, d'engager le dialogue et d'apporter les solutions durables aux problèmes en suspens", écrivent-ils encore. Selon eux, rien ne justifie cette violence entre deux communautés qui ont pourtant coexisté pacifiquement durant des siècles. "Quelles que soient les spécificités qui caractérisent les communautés, rien ne peut justifier les agressions et les affrontements aussi bien aberrants que sacrilèges qui opposent des citoyens adeptes de la même foi islamique, nourris par la même culture arabo-musulmane et qui ont versé ensemble leur sang pour la libération de l'Algérie. Ceci justifie encore moins la profanation de cimetières, le pillage et l'incendie d'édifices publics et de propriétés privées." Comme certains, ces premiers signataires n'excluent pas que des mains occultes soufflent sur le brasier. "À l'origine de ces incidents, il y a sans aucun doute des intrigues et des manœuvres de mains criminelles, de mafieux et de truands qui sèment la discorde et le désordre, si favorables à toutes sortes d'intérêts contraires au bien public", soutient le texte. Eclaté en novembre dernier à Guerrara, les affrontements communautaires ont gagné au fil des jours plusieurs communes de Ghardaïa, faisant cinq morts au total. Il aura fallu un déploiement impressionnant des services de sécurité pour restaurer le calme. Un calme toutefois précaire en l'absence de solutions pérennes. K. K Nom Adresse email