Résumé : Le chagrin de Camélia est si visible que sa mère est atterrée. Elle pousse sa fille à lui faire des confidences. Cette dernière lui raconte sa relation avec Hassen et ne lui cache pas qu'il était marié et père d'un enfant. Sa mère va de surprise en surprise... Elle n'est pas contente non plus d'apprendre qu'ils étaient ensemble durant le festival du cinéma. Horrifiée, sa mère s'écrie : -Tu étais avec lui durant toute la semaine que tu as passée pour la couverture de ce festival... -Non, il est venu vers la fin. Nous nous sommes vus juste les deux derniers jours. -Mon Dieu ! Tu as consenti à le rencontrer et à discuter avec lui ? -Oui... C'était... c'était plus fort que moi. Sa mère se tut et se met à la regarder d'un air qui en disait long sur ses pensées. Camélia est gênée. Elle n'aurait pas aimé que sa mère lui reproche sa conduite, bien qu'au fond d'elle-même elle savait que la chose lui paraissait insensée. -Vous étiez ensemble, Camélia... Tu... tu ne peux pas savoir combien ces révélations me font mal. Je ne t'ai pas élevée pour qu'un jour tu viole le territoire d'un homme qui a déjà fait sa vie. -Je ne voulais pas en arriver là, crois-moi maman...C'est le destin... -Oui, cache-toi derrière le destin maintenant... Elle pousse un long soupir et se lève : -Je te conseille de tirer un trait sur cette histoire, et au plus vite... Tu ne reverras plus cet homme. Promets-le-moi. Camélia hoche la tête : -C'est le cas justement maman, mais... mais j'étais un peu inquiète ce matin en découvrant qu'il n'était pas au cabinet. -Ce n'est pas ton problème... Il est libre de travailler ou de s'absenter... Tu ne le reverras plus, c'est tout ce que je veux entendre. -D'accord maman... Je... je lui ai déjà fait comprendre que je ne voulais ni le revoir ni l'entendre... Elle se remet à pleurer : -Je n'ai jamais connu une telle souffrance. -Tu finiras par reprendre le dessus Camélia... Tu vas d'ailleurs t'éloigner pour quelques jours... N'est-ce pas que tu as une mission à Paris ? -Oui, dans quelques jours, et Omar va m'accompagner. Sa mère sourit : -À la bonne heure, voilà qui est bien pour toi et pour lui. Vous allez vous retrouver ensemble et découvrir vos sentiments réciproques... Omar t'aime tant Camélia... Tu ne trouveras pas un homme aussi sérieux et aussi prévenant que lui. Camélia garde le silence, et sa mère passe une main dans ses cheveux : -La vie est courte Camélia... Ne gaspille pas tes meilleures années dans les rêveries. Elle sortit et referma la porte derrière elle, tandis que Camélia se levait pour se diriger vers la fenêtre. Le cabinet de Hassen demeurait clos... ! Les jours qui suivirent ne furent pas de tout repos. La jeune femme devait faire face à des reportages sur le terrain, des conférences, des réunions... Le travail lui faisait du bien. Elle aimait son métier et se passionnait dans l'écriture de ses papiers. Omar était revenu plusieurs fois à la maison. Ils avaient longuement discuté de leur voyage à Paris, et élaboré un planning qui leur permettrait de joindre l'utile à l'agréable. Durant deux semaines, Camélia devrait faire des couvertures, rencontrer des gens, prendre des rendez-vous et envoyer ses articles à son journal. Youcef le photographe allait l'accompagner. Ce qui l'arrangeait, car ils s'entendaient merveilleusement bien. Omar lui proposera en outre de l'aider dans ses investigations. Question de tâter le terrain journalistique et d'être tout le temps avec elle. Elle ne refusera pas son aide, à la grande satisfaction de sa mère, qui proposera au jeune homme de venir plus souvent à la maison pour préparer minutieusement cette mission qui promettait. Deux semaines plus tard, ils s'envolèrent pour la capitale française. Hassen émerge de son coma. Des médecins accoururent et constatèrent qu'il reprenait conscience. Voilà bientôt vingt jours que cet homme était entre la vie et la mort. L'accident qui avait eu lieu sur l'autoroute n'était pas des moindres. Hassen revenait de très loin. Un miracle venait de se produire. Les lésions de son crâne s'étaient résorbées, et l'hémorragie interne, dont on craignait le pire, était enfin jugulée. On avait déployé de grands efforts pour le maintenir en vie... Dans la salle de réanimation où il était relié à plusieurs appareils, les médecins prenaient son pouls et sa tension artérielle, avant de hocher la tête d'un air satisfaisant. Son cœur reprenait son rythme normal et sa respiration se stabilisait. On débranche une à une les machines qui l'avaient maintenu en vie jusque-là. (À suivre) Y. H. Nom Adresse email