Sauf bouleversement de dernière minute, la tripartite du 23 février devrait préserver l'alliance autour du programme du président de la République et pourrait servir de détonateur au scrutin du 17 avril. La prochaine tripartite gouvernement-patronat-UGTA, la seixième du genre, se tiendra le 23 février prochain, à Alger, et sera dédiée au volet "social". Prévue pour décembre 2003, la tripartite, qui sera présidée pour la troisième fois par le Premier ministre, aura lieu dans un contexte très particulier. Elle se tiendra à deux mois de l'élection présidentielle et, surtout, à quelques jours seulement de la date limite de dépôt des candidatures. D'ores et déjà, certains observateurs qualifient cette rencontre d'"éminemment politique", surtout qu'elle vient à la suite de la "guerre" engagée par le SG du parti FLN contre le DRS et son premier responsable. Tout le monde y va avec ses pronostics et ses scénarios sur la présidentielle. D'aucuns parlent de "consensus" entre le pouvoir et les grandes puissances occidentales autour de la candidature de Bouteflika. D'autres, en revanche, affichent leur préférence pour l'ancien chef de gouvernement, Ali Benflis, ou laissent croire que le 4e mandat pourrait revenir, cette fois, à ce dernier. Ce qu'il faut retenir, c'est qu'aujourd'hui, tous les regards sont braqués sur la présidence de la République, dans l'attente d'une annonce qui, à l'exemple des échéances électorales précédentes, va tarder à se manifester. Sauf bouleversement de dernière minute, la tripartite du 23 février devrait préserver l'alliance autour du programme du président de la République et pourrait servir de détonateur au scrutin du 17 avril, et prévenir contre une abstention massive. Mais pour cela, l'UGTA et le patronat attendent des décisions concrètes à la mesure de leurs attentes. Pour la Centrale syndicale, qui a toujours appuyé la candidature du président Bouteflika, et qui continue, à ce jour, à réitérer son soutien pour un 4e mandat, l'augmentation des salaires est un grand acquis, mais il faut l'accompagner de mesures à même de combattre l'érosion du pouvoir d'achat du travailleur et de permettre le bien-être à ce dernier. Notamment par la révision de l'article 87 bis du code du travail (qui définit le SNMG comme étant le salaire qui doit inclure le salaire de base, les primes et les indemnités quelle que soit leur nature, à l'exception des indemnités versées pour payer les dépenses assumées par le travailleur, soit une augmentation indirecte des salaires, notamment des couches sociales les plus défavorisées) et la relance du crédit à la consommation. Aujourd'hui, le patron de l'UGTA s'estime certainement en droit de voir une fin heureuse concernant ces principales revendications. L'abrogation de l'article 87 bis lui sera-t-elle accordée par le gouvernement ? Quant au crédit à la consommation, gelé depuis 2009, sera-t-il rétabli "en faveur de la production nationale" comme le réclame l'UGTA ? Si tel est le cas, sera-t-il élargi aux secteurs autres que celui de l'électroménager ? S'agissant du patronat, celui-ci reconnaît qu'il a obtenu de nombreuses aides du gouvernement, allant des facilités fiscales et financières à l'effacement des dettes, en passant par la mise à niveau des entreprises. Sans oublier les encouragements à réinvestir. Mais dans une période comme celle de la présidentielle, propice pour arracher de nouveaux avantages aux candidats, le patronat parviendra-t-il à doubler la mise ? Pour l'heure, le patronat est confronté au problème de décalage entre les décisions prises par le gouvernement en sa faveur et leur application sur le terrain. Ce qui explique la revendication sur l'allègement des procédures bureaucratiques. Pour le moment, le Premier ministre et la Centrale syndicale ont affiché leurs couleurs. Abdelmalek Sellal et le patron de l'UGTA ont largement démontré leur soutien à la candidature d'Abdelaziz Bouteflika pour la magistrature suprême. Pour ce qui est des organisations patronales, unies ou divisées politiquement, elles devraient annoncer publiquement le choix de leur candidat à la présidentielle, au lendemain de la tripartite. Le Forum des chefs d'entreprise (FCE), la plus importante organisation patronale en Algérie, après le report de l'AG du 10 février faute de quorum, a convoqué une nouvelle réunion extraordinaire pour le 26 février pour se prononcer sur la présidentielle du 17 avril prochain, quel que soit le nombre des présents. Le FCE appellera-t-il, comme en 2004 et 2009, le président Bouteflika à briguer un 4e mandat ? H. A Nom Adresse email