Cette stratégie ne profite, estiment ces professionnels, qu'aux producteurs étrangers, les importateurs et les transformateurs. La Commission nationale des boulangers affiliée à l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) devait envoyer hier une plateforme de revendications dans laquelle ils demandent une révision de la politique de subventions actuelle. "Au lieu de subventionner les produits, il faut assurer des aides plutôt aux consommateurs", estime le porte-parole de l'UGCAA, Hadj Tahar Boulenouar. Pour lui, les produits subventionnés ne profitent qu'aux producteurs étrangers, aux importateurs, aux transformateurs et à la contrebande. Pis, des entreprises étrangères de fabrication de biscuits et de gaufrettes... ont jeté leur dévolu sur le marché national pour s'y installer car la stratégie de subventions adoptée en Algérie reste l'une des plus attractives de par le monde. Dans le dossier destiné au département de M. Benbada, les boulangers revendiquent une marge bénéficiaire qui garantira une vie digne et décente aux propriétaires et à leurs employés. "Cette marge est l'élément essentiel pour solutionner tous les problèmes que rencontrent les boulangers dans l'exercice de leur métier", indique-t-on dans un communiqué. Ils demandent que les prix du pain soient fixés ou libérés sur une base solide et donner un délai pour leur révision. Ils affirment que le tarif de revient d'une baguette dépasse les 10 DA, alors que l'Etat les oblige à la vendre à 7,50 DA. "Nous ne dégagerons pas de bénéfices dans notre activité. D'où notre décision de solliciter le gouvernement pour des solutions profondes et non pas celles de replâtrage", relève Boudah Abderrahim, président de la commission. Les boulangers membres de l'union veulent également que les pouvoirs publics instaurent des conditions claires pour l'ouverture et l'exploitation de cette activité, notamment la superficie, les moyens, la distance obligatoire à respecter, le nombre d'habitants... comme c'est le cas pour les pharmacies. Il faut éradiquer la vente du pain sur les trottoirs et organiser davantage les points de vente pour les boulangeries. Celles-ci sollicitent la tutelle pour l'obtention des crédits sans intérêts, soit pour un investissement nouveau ou une extension. Ils souhaitent que leurs dettes fiscales et parafiscales, accumulées des années durant, soient effacées. Ces commerçants revendiquent aussi le gel des poursuites judiciaires pour les boulangers qui ont commis des infractions simples. "Le fait que le boulanger se présente devant le procureur est une humiliation", lit-on dans le communiqué. L'autre point soulevé par la commission a trait à la formation qualifiante qui rendra au métier de boulanger son lustre d'antan. Par ailleurs, les membres de la commission, qui ont animé une conférence de presse au siège de l'UGCAA, ont accueilli avec une crainte le lancement des boulangeries industrielles, telle celle projetée à Corso dans la wilaya de Boumerdès. Leurs capacités équivalent celles de plus de 200 boulangeries traditionnelles. Leur mise en service risque de mettre au chômage un millier d'employés permanents. B. K. Nom Adresse email