Le pacte économique et social de croissance qui sera adopté par la tripartite le 19 février pousse à l'amélioration du climat des affaires. L'économie algérienne reste toujours mono-exportatrice et totalement vulnérable aux chocs extérieurs. La prépondérance des hydrocarbures dans les exportations du pays est l'une des sérieuses vulnérabilités de l'économie algérienne. En dépit de cette aisance financière, la part de l'industrie dans le PIB reste toujours modique. Les hydrocarbures représentent l'écrasante majorité des recettes fiscales et des exportations. C'est ce constat qui semble avoir prévalu lors de l'élaboration du projet de pacte économique et social de croissance, appelé à être acté lors de la prochaine tripartite. C'est également ce constat qui fait que l'entreprise soit placée au cœur de la démarche déclinée par ce pacte. En effet, il est indiqué dans le projet de pacte que "les entreprises publiques et privées, sans distinction, sont au centre de toute politique de développement dont elles sont les bâtisseurs : elles sont nécessairement des partenaires incontournables dans toute action de mobilisation pour la croissance économique". Les partenaires (gouvernement, patronat et UGTA) considèrent ainsi que "la croissance économique, la création de richesses et d'emplois décents et durables, ainsi que la distribution des revenus sont le fait des entreprises, de leur productivité et de leur rentabilité." Un objectif, ajoutent les rédacteurs du document, qui ne peut être réalisé sans un "climat des affaires propice à l'investissement, une stabilité de l'environnement juridique, une confiance dans la justice et une politique économique en mesure de redynamiser les filières de l'industrie et de diversifier l'économie." Parmi les objectifs visés par le Pacte économique et social de croissance, on relève, entre autres, l'accélération des processus de réformes économiques, l'impulsion du développement industriel, l'instauration d'un climat des affaires favorable, la mise du système national de formation en adéquation avec les besoins des entreprises et de l'économie nationale. Si les organisations patronales s'engagent à favoriser la préservation et le développement de l'emploi et œuvrer au développement de l'investissement productif, les pouvoirs publics, pour leur part, s'engagent, entre autres, à lutter contre la corruption, à débureaucratiser l'acte d'investir et à assainir le climat des affaires pour favoriser l'expansion des entreprises. Parmi ces engagements, le document appelle à la création de fonds d'investissement et adapter l'obligation de financement des importations par le crédit documentaire en direction des entreprises industrielles. Les pouvoirs publics s'engagent également a appuyer les entreprises dans le cadre des programmes nationaux appropriés afin d'accroître leur efficacité, renforcer la productivité, la compétitivité et l'innovation à travers, notamment, des incitations appropriées. Il est aussi question de rendre les TPE éligibles à tous les programmes et dispositifs d'appui mis en place par les pouvoirs publics. Enfin, la mise en place d'un mécanisme approprié permettant autant que possible de réserver la commande publique aux entreprises nationales. A travers ce pacte, toutes les parties s'engagent à jouer pleinement leurs rôles, en veillant notamment à garantir, chacun en ce qui le concerne, l'exercice d'une réelle liberté d'entreprendre, d'une concurrence saine et loyale, en assurant un libre accès des opérateurs aux facteurs de production et aux ressources disponibles, et en considérant le climat des affaires comme un bien public dont la sauvegarde engage la responsabilité de tous. Reste qu'au-delà des objectifs et des engagements contenus dans ce pacte, c'est la question de sa prise en charge qui reste posée. D'autant que l'expérience du premier pacte économique et social de 2006, qui n'a connu aucun bilan, reste vivace dans les esprits. S. S. Nom Adresse email