La conférence de presse animée par Me Ali Yahia Abdenour, hier à la librairie Chikh de Tizi Ouzou, pour présenter son nouveau livre consacré à "la crise berbère de 1949" dont il a dressé le portrait de deux grands militants de la cause berbère, Bennaï Ouali et Amar Ould Hamouda, a été une occasion également pour ce vieux militant des droits de l'Homme de s'en prendre une nouvelle fois au pouvoir algérien mais sans oublier, cette fois, de décocher quelques flèches à l'endroit de ceux qu'on tente de présenter comme une alternative au régime de Bouteflika. C'est, en effet, au sujet de Mouloud Hamrouche qui s'est remis sous les feux de la rampe à l'approche de l'élection présidentielle du 17 avril, d'Ali Benflis candidat à la candidature et de Taleb Ibrahimi avec qui il a pourtant signé récemment une déclaration contre un quatrième mandat pour Bouteflika, que Me Ali Yahia Abdenour a tenu à remettre certaines pendules à l'heure. "Ali Benflis et Mouloud Hamrouche, ou encore Taleb Ibrahimi sont des anciens du système qui veulent faire avancer le système. C'est ce que dit par exemple Hamrouche, mais quand on est du système on ne peut pas le faire avancer. C'est le système qui vous absorbe", dira Ali Yahia Abdenour expliquant qu'en Algérie, on ne veut toujours pas se rendre compte que tant que le système politique et le pouvoir qu'il a engendré sont toujours en place rien ne changera. "Même si un ancien du système, comme Ali Benflis, Taleb et consorts, arrive au pouvoir, il sera obligé d'obéir à toutes les consignes qui ont été données déjà à leurs prédécesseurs", dira le conférencier tout en imputant cette situation à la nature dictatoriale du régime algérien. "Aujourd'hui, à l'extérieur comme à l'intérieur du pays, tout le monde sait que nous sommes dans une dictature, et tant qu'on ne se débarrasse pas de cette dictature, il n'y aura en Algérie ni Constitution, ni partis politiques, ni société civile, ni démocratie", dit-il avant de vilipender de façon plus particulière le régime de Bouteflika qui s'accroche au pouvoir plus que n'importe quel autre dictateur dans le monde. À ce titre, Ali Yahia Abdenour a tenu à rappeler qu'en Russie le président a dit qu'on ne peut pas changer la Constitution pour une seule personne et qu'il a fallu donc attendre qu'il revienne pour être président, puis le président cubain qui a dit : "Je démissionne parce que je ne peux pas assumer ma fonction", alors qu'en Algérie un président se maintient contre vents et marées. "Il a fallu appliquer l'article 88 de la Constitution qui dit que si la maladie du Président est grave et durable et qu'elle dépasse 45 jours, le Conseil constitutionnel se réunit de plein droit et demande aux deux Chambres du Parlement de voter l'empêchement. Dans le cas de Bouteflika, tout le monde sait que l'empêchement a été de 80 jours. Mais le président du Conseil constitutionnel, qui va devenir par la suite ministre de l'Intérieur, décide de ne pas appliquer cet article, violant ainsi la Constitution. C'est une trahison !", s'insurge Ali Yahia Abdenour. S L Nom Adresse email