Résumé : Camélia n'avait pas vu le temps passer. Durant un quart de siècle, elle avait édifié son avenir sur des bases solides. Omar a pu monter sa propre entreprise. Ils menaient tous une vie heureuse grâce à Doria. Cette dernière préparait un doctorat en littérature. Camélia était fière d'elle. À 25 ans, sa fille planifiait sa vie et faisait de grands projets. Elle poursuit en souriant : -On rediscutera de tout ça ce soir avec papa. J'ai un travail à terminer, je dois remettre quelques tableaux demain à l'institut. Nous allons organiser une exposition dans deux semaines et je ne veux pas rater le coche. Tu m'enverras bien sûr un journaliste pour la couverture. Camélia sourit. Sa fille planifiait son emploi du temps, prenait des décisions, et pensait à tout. Elle était bien mûre pour son âge. À 25 ans, elle préparait un doctorat en littérature ! -Bien sûr, ma chérie... je vais t'envoyer pas un seul journaliste mais plusieurs de différents organes. Qui participe à cette exposition ? -Eh bien, tous les élèves de ma promo... Il y a Nadine, Feriel, Toufik et Aimed... -Aimed ? Le garçon qui t'a fait la cour ? Doria rougit : -Tu t'en souviens ? -Bien sûr... Tu ne cesses de parler de lui ces derniers temps. -Heu... tu vas le rencontrer à coup sûr... Il est... il est tellement gentil, tellement courtois... Il a de la classe et pense obtenir bientôt un doctorat en informatique. Tiens, il m'a parlé d'une recherche qu'il avait entamée dans ce domaine... Il pense mettre à jour un nouveau logiciel pour traiter rapidement les textes, et l'information... Enfin, quelque chose dans ce genre. Je sens qu'il ira loin dans son domaine. -Et toi... où veux-tu en venir avec tout ça ? Doria baisse les yeux : -Heu... Je... je te parle juste de lui... -Oui... comme une amoureuse qui tente de faire les éloges de son petit ami. Doria sourit en rougissant de nouveau : -Tu n'es pas une idiote, maman. Et je ne peux rien te cacher. Aimed m'aime, et nous pensons nous marier... Enfin pas tout de suite bien sûr, mais dès que nous obtiendrons nos diplômes respectifs. -Petite cachotière... tu ne m'as rien dis encore à ce sujet. -Maman ! Je ne pouvais pas m'aventurer avant de te l'avoir présenté. -Bien ! J'attendrais alors cette exposition avec impatience pour le rencontrer. -Merci maman chérie. Doria embrasse sa mère avant de s'enfuir dans sa chambre. Aimed aussi s'était enfermé dans sa chambre. Son père devait assister à une conférence et n'allait pas rentrer de si tôt... Il devra donc se contenter d'un sandwich pour le dîner avant d'aller se planter devant la télévision. Ce matin, il avait eu fort à faire avec cette exposition qu'on préparait à l'institut. Heureusement que Doria était là. Doria ! Il soupire puis sourit. Cette fille allait le rendre fou. Elle est si belle, si vivante et intelligente, et tous les étudiants lui courent après. Il bombe le torse et jette un coup d'œil à son reflet dans la grande glace de la console du couloir. Il n'était pas mal lui aussi avec son corps athlétique et son visage aux traits réguliers. Alors qu'il était encore adolescent, sa mère trouvait qu'il avait un style efféminé avec ses cheveux bouclés et son nez retroussé. Mais il avait vite fait de devenir un beau jeune homme, grâce à son père qui l'a aidé à surmonter sa timidité et à choisir une activité sportive pour se développer. Deux années plus tard, il avait tellement gagné sur sa taille et ses muscles, qu'on ne le reconnaissait plus. Et puis, sa mère s'étant remariée, il a déménagé définitivement chez son paternel. Cela fait maintenant plus de dix ans qu'ils sont ensemble et se partagent cet appartement un peu à l'écart de la ville où son père avait ouvert un cabinet. Aimed s'étire. Il avait envie d'appeler Doria. Il jette un coup d'œil à sa montre. Il se faisait tard et la jeune fille devait travailler ou dormir à poings fermés. Il bat en retraite et s'allonge tout habillé sur le grand fauteuil du salon, avant de se mettre à zapper avec sa télécommande pour choisir un programme à la télé. Deux heures plus tard, son père le trouvera encore là, mais dormant profondément. Hassen dépose sa canne et ôte son veston, avant d'éteindre la télé. Il revint vers son fils et le secoue. Ce dernier ouvrit les yeux avant de les frotter et de se redresser : -Tu es rentré papa ? (À suivre) Y. H. Nom Adresse email