Le soutien du Forum des chefs d'entreprise (FCE) au 4e mandat de Bouteflika ne devrait pas tarder. Sauf retournement de situation, l'organisation devrait l'annoncer lors de son assemblée générale prévue le 13 mars prochain, à l'hôtel El-Aurassi. Pour rappel, le FCE avait convoqué une assemblée générale extraordinaire le 10 février dernier, avant l'annonce de la candidature de Bouteflika, pour prendre une décision par rapport à l'élection présidentielle d'avril 2014. L'assemblée générale n'a pas pu se tenir faute de quorum. Le FCE devait convoquer de nouveau une assemblée générale dans un délai de huit jours, conformément à ses statuts. Mais l'organisation patronale, qui regroupe les plus importants patrons algériens, a décidé de reporter l'assemblée générale extraordinaire, prévue pour le 26 février dernier. "À la demande de nombreux membres qui ne peuvent être présents à la session de l'assemblée générale extraordinaire, convoquée pour le 26 février 2014, le conseil exécutif et le conseil d'orientation stratégique, réunis le 20 février, ont décidé de reporter et de convoquer cette session pour le 13 mars 2014, à 10h, à l'hôtel El-Aurassi", écrit le FCE aux membres de l'assemblée générale. "Compte tenu de l'importance de l'ordre du jour de cette assemblée générale extraordinaire, je vous demande de participer personnellement à cette session. La présence de tous est cordialement requise pour assurer aux décisions attendues une représentativité à la hauteur de la crédibilité de notre association", ajoute le président du FCE. Ces reports successifs illustrent les divisions des membres quant à la position à prendre par rapport à l'élection présidentielle d'avril 2014. Le président du FCE veut trouver une parade pour soustraire l'organisation qu'il préside du jeu politique. Il a déclaré récemment au site d'information Maghreb Emergent qu'il allait essayer, en sa qualité de président du FCE, d'influencer ses collègues du forum lors de l'assemblée générale prochaine pour que la question de se prononcer sur les questions politiques ne relève plus des prérogatives du FCE qui reste une association économique. "Se prononcer pour ou contre un candidat donné est une question personnelle et chacun doit se retrouver seul devant l'urne avec une décision prise par lui-même. Cela relève d'une conviction personnelle", a-t-il expliqué. "La première question qui sera posée lors des travaux de l'AG sera : ‘Pensez-vous qu'il soit opportun que le FCE se prononce sur des questions politiques ?'", a affirmé M. Hamiani. Lors de sa création le 30 octobre 2000, le FCE a clairement précisé dans sa plate-forme, toujours publiée sur le site Internet de l'organisation, qu'"il s'interdit toute action politique, comme il exclut toute allégeance à une formation politique quelle qu'elle soit. Son action et ses activités sont centrées exclusivement vers le domaine économique et social. Il se fixe comme mission essentielle l'instauration d'un cadre permanent de dialogue, de concertation, de réflexion et de propositions au service de l'entreprise algérienne". Cela n'a pas empêché cette organisation patronale de soutenir les deux précédents mandats de Bouteflika, en 2004 et en 2009. Le FCE, malgré son poids, n'a pas pu échapper aux pressions qui se sont exercées sur tous les segments de la société civile. En 2009, en raison du consensus qui a prévalu dans les hautes sphères, le FCE avait apporté "à l'unanimité de ses membres son soutien total" à la candidature de Abdelaziz Bouteflika pour un 3e mandat. Dans un communiqué, la plus importante organisation patronale avait expliqué que la candidature de Bouteflika "confortera les objectifs communs d'approfondissement du progrès économique et social de la nation". C'est la même analyse que font certains membres du FCE qui ont participé "à un déjeuner de soutien à la candidature de Bouteflika". Sur 64 patrons invités, 53 avaient répondu présent. "Plus de 90% sont des membres du FCE", nous a indiqué un patron qui a participé à la rencontre. Ce patron, partisan du 4e mandat pour Bouteflika, indique que beaucoup de choses se sont améliorées avec l'arrivée d'Abdelmalek Sellal comme Premier ministre. M. R. Nom Adresse email