Dans le cadre de la série d'hommages aux doyens de la musique algérienne, rendus par le ministère de la Culture et confiés à l'Office national des droits d'auteur et des droits voisins (Onda), Chérif Kheddam (1927-2012), un grand nom de la chanson algérienne, a été honoré à titre posthume, dimanche à la salle Ibn Zeydoun (Riadh El-Feth). Plusieurs artistes de renom et de talent ont pris part à cet hommage, en assurant la partie musicale de la soirée, notamment Farid Ferragui, Brahim Tayeb, Abbas Amghar, Djidji, Hamid Medjahed, Akli Yahyatène et Malika Domrane, qui ont gratifié le très nombreux public de chansons issues du répertoire de "Dda Chérif". La cérémonie, outre la remise d'un trophée à la famille de l'artiste, a été agrémentée par des témoignages, notamment celui de Kamel Hamadi, de Hamid Medjahed, ou encore celui du cousin de "Dda Chérif". Cette soirée a été également marquée par la présentation du coffret d'anthologie Chérif Kheddam, qui regroupe 10 CD, ainsi qu'un livret comportant une biographie et des textes de chansons répertoriés selon trois thèmes : chansons à caractère sentimental, chansons à caractère national et chansons à caractère social. Dans le livret qui accompagne le coffret, il est indiqué que "rendre hommage par l'édition de ce coffret au regretté Chérif Kheddam est à la fois un devoir de mémoire, de mérite et de reconnaissance. Au fil d'une œuvre qu'on ne présente plus, après une carrière de plus de 55 ans, il restera sans conteste l'une des plus grandes figures de la chanson contemporaine algérienne et maghrébine". Chérif Kheddam est né en 1927 à Aït Bou Messaoud (haute Kabylie), dans une famille de clercs religieux. En 1942, il quitte l'école coranique pour partir travailler à Alger, puis rejoint Paris, en 1947, pour travailler dans une fonderie. En 1955, il enregistre à compte d'auteur son premier 78 tours intitulé Ayellis Tmurthiw (la fille de mon pays). "Il militera en faveur de l'ouverture, tout en étant fier de son passé, en se tournant résolument vers l'avenir et en s'inscrivant dans un style de grande musique par un travail savant de recherche et d'orchestration dont il a acquis les bases, en s'initiant pendant de longues années au luth et modes, solfège, piano, chant et harmonie, en prenant des cours particuliers payants auprès des plus grands maîtres de l'époque (...) ceci parallèlement à son travail de dur labeur à l'usine", signale-t-on sur le livret. En 1962, il enregistre pour Pathé Marconi, accompagné par l'orchestre de l'Opéra comique de Paris. A son retour en Algérie, Chérif Kheddam animera une émission de radio, dispensera des cours bénévolement durant des années et continuera de chanter. Avec plus de 55 ans de carrière, "Dda Chérif" était "un homme de conviction, anticonformiste et idéaliste", qui a lutté pour la défense de son identité et la revendication de sa culture. R. C. Nom Adresse email