Après Tassadit, la petite potière, conte dans lequel l'héroïne, espiègle et curieuse de tout, avait appris à transformer et à donner vie à la terre, Sadia Tabti nous offre une nouvelle aventure de Tassadit qui tente de percer "le mystère des ciseleurs d'argent". Paru aux éditions Dalimen, dans la collection les Carnets de Lartmémoire, Tassadit, la petite bijoutière est un conte captivant de 66 pages (texte et images), qui s'intéresse à un savoir et savoir-faire, celui des artisans bijoutiers "qui ont la passion du geste juste". Tout commence par un rêve. Tassadit voit une femme portant un burnous rouge, qui lui confie un secret et une mission. Mettant son frère Saïd dans la confidence, les deux enfants trouvent un parchemin, avec un tracé d'itinéraire (d'Alger à El-Kala, puis d'El-Kala à At-Yenni). Sur le parchemin se trouvent également quelques indications qui attisent la curiosité de Tassadit et Saïd : «Route des ciseleurs d'argent», et «Dans une année, sept mois et trois lunes». Les jours passent, puis les mois, et voilà que la famille décide de rendre visite à l'oncle Boualem à El-Kala. Cette dernière sera la première étape de la fabuleuse aventure des deux enfants, qui finiront, après de très belles rencontres et des rebondissements, par comprendre le secret et le mystère des ciseleurs d'argent. Tassadit, la petite bijoutière est un conte pour les grands et petits où le merveilleux est souvent convoqué, et par le biais duquel le lecteur apprend davantage sur le savoir-faire des artisans, mais aussi sur l'histoire. Sadia Tabti, grande passionnée, qui partage son temps entre son métier de consultante en conduite de changement et sa passion pour les arts plastiques, nous livre un ouvrage écrit dans une langue accessible, émaillé par des mots quelque peu compliqués qui risquent d'éveiller la curiosité des enfants, tout en leur permettant de (se) poser des questions, voire de mener des recherches. La fin de Tassadit, la petite bijoutière ne signifie pas l'aventure pour le lecteur, et c'est également en cela que réside la force de ce conte, qui traduit l'attachement de l'auteure pour la culture ancestrale, "celle de son père Mohand". Cet attachement "lui a fait prendre conscience de la disparition progressive du savoir-faire des artisans. Elle veut perpétuer certaines traditions de l'art amazigh", souligne l'éditeur dans sa présentation. Le préfacier, El-Hacène Metref, pour sa part note que "en récapitulant tout ce qui a été rapporté sur les At-Yenni, on a l'impression qu'on a tout entendu, tout vu, et pourtant. Le tableau n'est apparemment pas encore achevé puisque Sadia Tabti est venue en remettre une couche en créant un conte qui met en scène Tassadit la petite bijoutière". Pour lui, "un conte, quelle belle idée ! Cette façon de procéder est on ne peut plus intéressante car elle permet de vulgariser encore mieux – en faisant rêver – cet artisanat traditionnel unique (fait à la main) que représente l'orfèvrerie berbère». S. K Tassadit, la petite bijoutière de Sadia Tabti. Conte, 66 pages. Editions Dalimen, collection "Les Carnets de Lartmémoire". 380 DA. Lire aussi du même auteur : Tassadit, la petite potière (éditions Dalimen). Nom Adresse email