"Je le répète pour la énième fois, je n'ai jamais écrit de lettres à Hassiba Ben Bouali. Il s'agit tout simplement d'un complot qui a été fomenté par les services secrets français." En s'adressant aux étudiants de l'université Hassiba-Ben-Bouali et aux invités de la bibliothèque universitaire de Chlef, la moudjahida Zohra Drif-Bitat, qui a répondu favorablement, mardi après-midi, à l'invitation du café littéraire local, n'a évoqué, au cours de son intervention en marge de la vente-dédicace de son ouvrage intitulé Mémoire d'une combattante de l'ALN, paru aux éditions Chihab, que les différentes étapes qu'elle a traversées entre le début de la guerre de Libération nationale et l'indépendance du pays. Elle a tenu à remercier, d'abord, l'ensemble des membres du café littéraire pour l'invitation avant de raconter sa vie en tant que combattante durant toute l'époque coloniale. "Je suis née à Tiaret, j'ai vécu et j'ai grandi à Tissemsilt, donc non loin de Chlef. C'est pourquoi d'ailleurs, aujourd'hui, je me sens chez moi ici, car je retrouve, une nouvelle fois, ma famille et mes racines. Merci pour ce chaleureux accueil. Et croyez-moi, ce que nous avons vécu sous l'occupation coloniale dans cette région était dur, atroce et insupportable à tous les niveaux", devait-elle lancer d'emblée à la foule qui l'acclamait sans cesse. Zohra Drif-Bitat a également fait savoir aux étudiants ainsi qu'à ses invités qui étaient nombreux à suivre son intervention que si son amie de parcours, la chahida Hassiba Ben Bouali, était vivante de nos jours, elle serait heureuse et fière de ces réalisations que le pays a connues depuis son indépendance. "En tout cas, le rêve de Hassiba Ben Bouali a été concrétisé sur le terrain et en un temps record depuis l'indépendance de notre pays ; et le combat qu'elle a mené jusqu'à sa mort n'est jamais arrivé fortuitement. C'est avec un sacrifice énorme et un sang des martyrs qui coulait sans cesse dans chaque endroit de l'Algérie, que nous avons arraché notre indépendance. Il faut savoir aussi que ce que notre pays a réalisé en 50 ans, c'est-à-dire depuis 1962 à ce jour, d'autres Etats, qui se disent grands, ne l'ont pas encore fait. Vous, en tant que nouvelle génération, l'Algérie est entre vos mains, il faut en prendre soin. Au lendemain de notre indépendance, d'ailleurs une indépendance que la France ne peut digérer à ce jour, la situation était catastrophique à tous les niveaux. Pis, les caisses de l'Etat étaient vides. Il fallait donc se retrousser les manches et se préparer pour un autre combat, à savoir celui de l'édification du pays. C'est ce que nous avions fait, malgré le peu de moyens, avec courage et abnégation. Et parmi les priorités que nous nous sommes fixé, c'était la formation, la scolarisation de nos enfants et la construction des usines. C'est à vous maintenant de reprendre le flambeau en tant que futurs cadres de l'Etat", ajoutera-t-elle à l'ensemble avant de souligner, enfin et brièvement au passage, sur une question qui lui a été posée dans la salle au sujet des accusations portées contre elle par Yacef Saâdi : "Je le répète pour la énième fois, je n'ai jamais écrit de lettres à Hassiba Ben Bouali. Il s'agit tout simplement d'un complot qui a été fomenté par les services secrets français." A. C Nom Adresse email