Résumé : Fateha a découvert pourquoi elle n'a pas ouvert tout de suite. Elle veut bien passer l'éponge pour cette fois et lui conseille de réviser. Elle décide de garder un œil sur sa fille et l'emmène au bureau. Inès colle une affiche pour trouver une agent de saisie, avec leur numéro. Le téléphone ce soir-là n'a pas arrêté de sonner... - Mais qu'est-ce qui t'a pris ? - Je voulais te rendre service, dit la jeune fille. Comment voudrais-tu avoir un agent de saisie ? - Tu aurais pu me poser la question avant ! Je vais devoir laisser décroché ! - Si c'est quelqu'un de sérieux qui cherche du travail ? Fateha s'emporte. - C'est incroyable ! Sers-toi de ta cervelle la prochaine fois ! Sinon quand tu auras une idée, fais-en-moi part ! Tu crois que ton père va sauter de joie à chaque fois que le téléphone sonnera ? - Je voulais t'aider mais tu me critiques toujours ! J'en ai marre ! - Pense à la colère de ton père ! Tu ne devrais pas crier ou jouer la victime ! Ce rôle ne te sied pas aujourd'hui ! La jeune fille va dans sa chambre et ferme la porte à clé. Elle en veut à sa mère de dramatiser les choses. Elles ont reçu de nombreux appels. En plus de jeunes voulant en savoir plus sur le poste, il y avait des plaisantins. Le fait que ce soit une femme qui répond laisse croire qu'elle cherche plus de la compagnie masculine qu'un agent de saisie. - à t'entendre, je suis une attardée mentale !, crie-t-elle. Je voulais seulement t'aider ! Fateha lève les yeux au ciel. Elle voudrait lui parler plus calmement, mais elle découvre que la porte est fermée à clé. Elle tambourine pour qu'elle lui ouvre. - Je t'interdis de fermer la porte à clé !, dit-elle en retirant la clé de la serrure, alors que sa fille allait s'asseoir sur son lit. Ce n'est pas parce que je te fais des remarques et que cela te déplaît que tu peux t'enfermer ! - Laisse-moi tranquille ! Je ne veux pas te parler... - Non, tu vas m'écouter une bonne fois pour toutes ! Mets-toi en tête que tu ne peux pas décider pour moi ou pour ton père, lui dit-elle. Avant de faire quoi que ce soit, consulte-nous ! Ne nous mets pas devant le fait accompli ! Sinon tu iras au-devant de problèmes inextricables ! La jeune fille secoue la tête, en gardant les yeux baissés. - C'est ça ! à t'écouter, je suis une attardée ! - Si tu y tiens ! Tu comprends alors pourquoi j'insiste pour que tu nous consultes avant ! - OK, j'ai compris !, soupire Inès. Si tu es d'accord, je voudrais rester seule ! - Oui, je te laisse tranquille. Rappelle-moi demain d'acheter un répondeur ! J'en ai marre de décrocher pour rien ! Inès est soulagée en la voyant sortir de la chambre, tirant la porte derrière elle. Elle s'étend sur le lit et garde les yeux fermés, espérant pouvoir s'endormir et oublier la fin désastreuse de cette journée. Elle était pressée de rentrer à la maison afin de se connecter et de retrouver ses amis. Inès adore discuter avec Tahar. Il est devenu son ami, son confident, tout comme Ferewsan. Elle est beaucoup plus prudente avec ses cousines. Parfois, elle craint que celles-ci n'aillent rapporter leurs discussions à leur grand-mère. Même si cette dernière ne s'entendait pas bien avec sa mère, si elle apprenait qu'elle avait un ami, elle l'imagine sans peine l'appeler et la mettre au courant. A l'idée qu'il puisse être en train de l'attendre, elle se lève et allume son PC. Elle n'est pas surprise de le trouver en ligne. Elle est heureuse de le voir. Elle retrouve son calme. Sa colère s'est vite dissipée. Elle n'utilise pas son casque pour ne pas être entendue par sa mère. Ils s'écrivent des messages. Tahar lui a envoyé une carte postale représentant un bouquet de roses. Elle l'en remercie. "C'est bientôt la rentrée, lui écrit-il. Tu iras à quel lycée ?" "Je l'ignore encore. Il y a trois lycées, et mon dossier scolaire a été transféré à l'académie de Bouira. Et toi, tu reprends quand ?" "J'ai repris, lui répond-il. Je suis en plein rattrapage... Si je ne réussis pas, je devrais refaire l'année..." "Alors, je te laisse te préparer à ton examen, écrit-elle. Tu dois te concentrer..." Tahar lui écrit alors une phrase qui lui fait chaud au cœur. "J'ai besoin de toi, de tes mots, plus que tu ne peux l'imaginer. Il n'y a pas un moment de la journée où je ne pense à toi..." Inès rougit. "Moi aussi, il m'arrive de penser à toi..." Mais le jeune homme insiste. "Moi, c'est tout le temps, écrit-il. Le matin, à mon réveil... Quand je marche dans la rue, quand je révise... Avant de m'endormir..." (À suivre) A. K. Nom Adresse email