Résumé : Omar rentre épuisé de son boulot et trouve Camélia en train de préparer le dîner. Elle le met en garde contre le stress et le surmenage. Il lui révèle qu'il avait pensé prendre quelques jours de repos si elle consentait à l'accompagner. Camélia lui parle alors de Doria qui devait exposer prochainement, et qui avait un prétendant... Omar se gratte la tête. Doria avait vingt-cinq ans... Mais pour lui, elle était toujours une petite fille... Il n'imaginait pas qu'elle allait le quitter de si tôt pour se marier et avoir son propre foyer. -Je, je trouve qu'elle n'est pas encore assez mûre pour ces choses là... C'était la seule réponse qui lui passait par la tête. Camélia dépose son écumoire et revint vers lui : -Voyons Omar... Doria est une femme accomplie... Elle est en âge de se lancer dans la vie... Tu n'aimerais tout de même pas la garder éternellement auprès de toi. Omar sentit sa gorge se serrer. Il avait pensé à tout sauf à ça... Il adorait sa fille... sa Doria, et il ne pouvait pas imaginer qu'un jour elle allait le quitter pour un autre homme. -Je trouve qu'il est encore trop tôt pour elle. Je... je ne vais pas accepter cette union... Et puis qui est ce jeune homme ? Est-il assez convenable pour elle ? A-t-il une famille ? Camélia passe une main sur la joue de son mari : -Tu es tout remué Omar... Nous ne sommes pas encore au chapitre de la séparation. Doria aime cet homme et veut l'épouser. Pourquoi l'en empêcher s'il est aussi bien qu'elle le décrit... Elle m'a parlé de lui en termes élogieux... -Bien sûr. Lorsqu'on est amoureux, on voit du beau partout... Camélia sourit : -Tu l'as été toi aussi. Ou bien l'as-tu déjà oublié ? Il l'attire vers lui : -Oublier ? Jamais... Je ne pourrais pas oublier cet instant béni où tu avais accepté de devenir ma femme... Et puis tu as fais de moi un heureux père... -Alors, pourquoi empêcher ta fille d'être heureuse ? à cet instant précis, Doria entre dans la cuisine : -J'ai faim maman... Ah ! Te voici enfin papa. Je ne voulais pas te déranger, mais j'ai quelque chose d'important à te demander. -Oui. je sais. Ta mère m'en a déjà parlé... -Ah ! Maman t'a parlé du véhicule ? C'est gentil à elle de préparer le terrain. Intrigué, Omar se tourne vers Camélia qui éclate franchement de rire. -Je... je n'ai rien dis du véhicule... Doria ne laisse pas sa mère terminer sa phrase. Elle s'approche de son père et l'embrasse sur la joue avant de lancer : -Tu devrais m'acheter un nouveau véhicule papa. Le mien fait encore des siennes... Je n'en peux plus... Tu sais bien que je n'aime pas les mécaniciens... Omar serre sa fille contre lui : -Si ce n'est que ça, considère que ce vœu est déjà exaucé. -Oh ! Merci papa chéri... Je savais que je pouvais compter sur toi... Maintenant, nous pouvons dîner... N'est-ce pas maman. J'ai une de ces faims ! Deux semaines passent... A l'Institut des beaux-arts, cet après-midi-là, il y avait une foule compacte. Des parents d'élèves, des enseignants, des curieux, des amateurs d'art, des artistes, des journalistes, et bien sûr les élèves. Des œuvres artistiques étaient exposées un peu partout dans les couloirs et les grandes salles de cours. Doria avait à son compte au moins une dizaine de tableaux... Elle voulait en proposer davantage mais on lui avait fait comprendre qu'elle n'était pas la seule élève et qu'elle devrait penser aux autres. Avec l'aide de sa mère, elle avait alors fait le tri dans sa collection, et elles avaient choisi ensemble les œuvres qui leur semblèrent les plus "accrochantes". L'impressionisme était une seconde nature chez Doria... La jeune fille aimait la nature et apprivoisait le pinceau en jouant avec les couleurs pastelles. La toile qu'elle vénérait le plus était Les Oranges Amères... Cette œuvre qu'elle avait spécialement conçue pour sa maman le jour de son anniversaire. Camélia l'avait tellement appréciée qu'elle l'avait accrochée au dessus de son lit dans sa chambre à coucher. Elle alla la prendre et exhorte sa fille à l'exposer. Mais non maman, avait répondu Doria. Cette œuvre sera unique. Je l'ai réalisée pour toi. Personne d'autre ne saura l'apprécier à sa juste valeur... Cela ne fait rien ma chérie... j'aimerais que ton exposition soit la meilleure et la plus riche... J'ai beaucoup admiré tes miniatures aussi. Tu vas proposer un cocktail de tons et de nuances qui ne laissera personne indifférent. (À suivre) Y. H. Nom Adresse email