Les journalistes, avocats, enseignants, artistes et universitaires ont déjà commencé à collecter des signatures pour attenter une action en justice contre Abdelmalek Sellal. Abdelmalek Sellal a choqué encore une fois ! Mais cette fois-ci à plus grande échelle. L'ex-Premier ministre et néanmoins directeur de campagne du candidat Abdelaziz Bouteflika a réussi à mettre en ébullition toute une région du pays. Les Batnéens, qui se sont distingués par leur indifférence vis-à-vis de la présidentielle d'avril, montent au créneau pour dénoncer les propos de Sellal qu'ils qualifient de "racistes". La blague : "Vous savez ce qu'on dit à Constantine ? Le Chaoui, hacha rezk rebi", qu'il a lancée lors de la rencontre qui a regroupé tous les cadres et responsables de la campagne électorale d'Abdelaziz Bouteflika, a suscité, chez les Aurassiens, une vive indignation. Ainsi, une quarantaine d'activistes qui avaient, jusque-là, œuvré pour constituer un front contre le 4e mandat, ont été les premiers à avoir tenu, hier, un sit-in au centre-ville. Ils ont exigé le refus d'accès à Batna et à toute la région des Aurès à l'ex-Premier ministre, lors de la campagne électorale. Un membre de la société civile, qui a qualifié de "racistes et de régionalistes les propos de Sellal", a mis en garde contre ce que pourrait induire la présence du directeur de campagne dans la région. Pour sa part, le représentant du mouvement des Arch à Batna a déclaré qu'une coordination est en train de se créer dans les wilayas de Batna, Khenchela et Oum El-Bouaghi afin d'organiser une grande marche de protestation contre les propos de Sellal. Hier matin, ce sont les retraités de l'Armée nationale qui ont exprimé leur indignation vis-à-vis de l'attitude de l'ex-Premier ministre lors d'une marche qui est partie de la Qisma de Batna vers le siège de la wilaya. Au même moment, des centaines d'étudiants de l'université El-Hadj-Lakhdar ont entamé une marche spontanée. Les premiers manifestants sont partis du département d'architecture pour mobiliser le reste de leurs camarades. Passant devant la faculté de droit, d'autres étudiants ont rejoint le mouvement. Les manifestants ont sillonné les principales artères de la ville, avant d'arriver à la Maison de la culture située à quelques mètres du siège de la wilaya et du commissariat central. Les jeunes, agitant des drapeaux et banderoles, sont quadrillés par un important dispositif sécuritaire lequel n'a pas eu à intervenir. Les protestataires scandaient, entre autres, "Chaouia chouhada" ou encore "Ben Boulaïd tol âlina, fakakir tqiya âlina", "Zeroual tol âlina fakakir tqaïa âlina", "Silmya Silmya". L'un des manifestants nous a déclaré que "nous allons intenter un procès contre Sellal. Aujourd'hui, si nous scandons ‘Chaouia Chaouia', cela ne signifie en aucun cas que nous sommes des régionalistes, mais les propos de Sellal nous ont outrés". Il faut savoir que des journalistes, avocats, enseignants, artistes et universitaires ont déjà commencé à collecter des signatures dans le but de traduire Abdelmalek Sellal devant la justice. Par ailleurs, près d'une soixantaine d'étudiants de l'université Larbi-Ben-M'hidi d'Oum El-Bouaghi se sont, aussi, rassemblés en début d'après-midi d'hier, pour protester contre les propos tenus par l'ex-Premier ministre. C'est avec une banderole et des pancartes à la main, sur la trémie séparant les deux parties de l'université, que les étudiants se sont exprimés. Ainsi on pouvait lire : "Nous sommes Chaouis, qui es-tu ?", "Sellal le plus grand clown en Algérie", "Non à un 4e mandat", "Nous sommes les enfants de Ben M'hidi, nous dénonçons la nouvelle sortie du Premier ministre fakakir", ou encore "Non aux déclarations irresponsables". À souligner que le rassemblement s'est déroulé dans le calme. Signalons, enfin, qu'un groupe de manifestants s'est rendu chez l'ex-président Liamine Zeroual pour lui demander de réagir quant aux déclarations d'Abdelmalek Sellal. Laldja MESSAOUDI/Benessam Nacer Nom Adresse email