Soixante-quinze pour cent des Algériens ont de l'eau quotidiennement, taux qui sera porté à 90% d'ici à la fin de l'année, 45% en disposent H24, 98% de raccordement en AEP, 175 l/jour par habitant, 150 stations d'épuration des eaux usées certifiées ISO sont opérationnelles, les objectifs de développement du secteur prévus pour 2015 ont été réalisés en 2011. Par ces chiffres, le ministre des Ressources en eau a tenu à souligner, lors de l'ouverture officielle de la conférence internationale organisée jeudi dernier, à l'hôtel El-Aurassi, sous le thème "Changement climatique : quel défi pour les ressources en eau ?", les progrès concrétisés par l'Algérie dans ce domaine. "En fait, ce n'est guère le fruit du hasard, mais bien celui d'une volonté politique entreprise depuis 2002 suite à des périodes de sécheresse que le pays a connues dans les années 1980/90, mais aussi de par l'appartenance de l'Algérie à une région caractérisée par une pluviométrie faible et capricieuse. Face au stress hydrique, les pouvoirs publics ont, en effet, adopté une stratégie basée sur trois axes importants dont la première consistait à intensifier les investissements pour une meilleure mobilisation des ressources en eau, mais également en prenant en charge le volet assainissement où des efforts ont été inlassablement déployés. Le deuxième axe visait la diversification des ressources par, notamment, le dessalement de l'eau de mer, la récupération des eaux usées, ainsi que l'utilisation de techniques optimales d'irrigation, la gestion intégrée des bassins versants et l'estimation de l'intensité et de la durée des épisodes pluvieux, des inondations et des sécheresses. Au troisième axe enfin, il y a lieu de citer les réformes introduites par le secteur pour assurer cette stratégie et mettre l'Algérie dans une position confortable par rapport à celle du début des années 2000 dont tout le monde se rappelle le calvaire. L'expérience de l'Algérie en matière de gestion des ressources en eau sert aujourd'hui de modèle. Un constat fait par des observateurs internationaux", explique Hocine Necib. Et c'est justement pour mieux préserver ce capital expérience et l'enrichir, ajoutera le ministre, que l'organisation de rencontres internationales, à l'image de celle d'aujourd'hui, apparaît comme une opportunité pour nos ingénieurs de plus s'imprégner des répercussions du changement climatique sur les ressources en eau à l'échelle mondiale. Autre phénomène découlant du changement climatique, les inondations constituent un volet des sujets inscrits à l'ordre du jour. Notre pays est à juste titre concerné par la question à travers plusieurs catastrophes ayant emporté des milliers de vies humaines et causé d'énormes dégâts. À la récurrence et l'intensité des inondations, le ministre rappellera que des efforts importants ont été enregistrés pour apporter des solutions efficaces à ce phénomène citant l'exemple de la ville Sidi Bel-Abbès, dont le problème est réglé, ou encore celui de Ghardaïa. "La vallée du M'zab est totalement sécurisée des inondations comme c'est le cas également de la ville de Batna, pour ne citer que ces dernières", a affirmé le ministre avant de rappeler que plus de 30 milliards de dinars ont été alloués dans le cadre du quinquennal 2010-2014 pour la problématique des inondations récurrentes. L'on saura, dans ce sens, que le gouvernement a entrepris en partenariat une stratégie nationale de prévention à travers la mise en place d'un système de prévention et d'alerte contre les inondations. Un système d'une technologie de pointe qui permet d'avoir toutes les données via satellite sur les menaces qu'encourt chaque commune. Depuis quelques années, dans le secteur, a affirmé le premier responsable, plusieurs projets ont été conçus, dans le cadre du Plan national du climat (PNC), destinés à prendre en compte les effets des changements climatiques sur les ressources en eau en Algérie, notamment par les schémas directeurs de l'eau de 2006 et 2013. Ainsi, dans le cadre du partenariat avec l'UE et, particulièrement, avec l'Allemagne, cette conférence a été organisée avec l'appui de la GIZ, organisme allemand dont la directrice, Mme Suzanne Wahl, a expliqué les domaines d'intervention, principalement la gestion intégrée de l'eau et le développement durable. "À travers cette coopération, nous avons pu accompagner l'élaboration de plusieurs stratégies dans ces deux domaines. Actuellement, la GIZ travaille à la préparation des trois futurs programmes du pôle d'intervention prioritaire en environnement de la coopération allemande dont l'un de ces programmes est prévu de se concentrer sur l'accompagnement de la mise en œuvre de ce plan", dira dans son discours l'intervenante, rappelant l'élaboration du PNC-pilote dans la wilaya de Mostaganem qui servira de modèle à d'autres wilayas pour se préparer au grand défi du changement climatique. A. F Nom Adresse email