Malgré avoir nié en bloc les faits lors de sa comparution devant le tribunal criminel près la cour de Mostaganem, la prévenue B. N., 35 ans, a été reconnue coupable d'homicide volontaire prémédité aggravé par la violence, et par conséquent, condamnée à la peine capitale. Alors que le représentant du ministère public avait requis la peine maximale à son encontre, l'avocate de la défense, constituée dans le cadre de l'assistance judiciaire, a plaidé non coupable, en se basant essentiellement sur le fait qu'aucune trace de sang n'a été relevée sur l'arme supposée du crime et que le rapport de l'expertise médicale n'a à aucun moment fait le rapprochement entre la taille (11 cm) du couteau et la profondeur des plaies constatées. Presque jour pour jour, 8 mois après le meurtre, le procès tant attendu eu égard à son objet, le crime abject qui a plongé toute la région, voire le pays, dans l'émoi et relancé le débat autour de la peine de mort en Algérie, s'est déroulé hier dimanche. Cet assassinat particulièrement médiatisé pour le crime crapuleux commis en plein Ramadhan par une femme, la fin du mois de juillet de l'année dernière, contre une innocente enfant de 2 ans. Comme Haroun et Brahim de Constantine, la petite Nadia venait d'être ravie à sa famille dans des circonstances des plus affreuses. Jeudi 25 juillet 2013, vers 13h30, la petite Nadia B sort jouer, comme à son accoutumée, non loin du domicile parental que partage une courette commune avec plusieurs voisins à Kaddous El-Meddah, au bas de l'antique quartier de Tigditt. Passé l'après-midi, la maman s'inquiète. Ne voyant toujours pas sa fillette rentrer, elle s'adresse aux voisins et aux commerçants de la cité, en quête d'une trace de la fille. On cherche partout. Vainement. Le père, Abdelkader, 32 ans, sans profession, signale cette mystérieuse disparition à la sûreté urbaine la plus proche. Puis à la station radio locale. Peine perdue. Au niveau de cette dernière, on lui signifie qu'il faudrait un avis de recherche visé par la police pour pouvoir passer l'annonce. Auprès de la police, il apprend qu'il faut patienter encore 24 heures avant d'enregistrer la disparition. Jusqu'à l'aube, les recherches, tout comme le ratissage des zones proches et lointaines, demeurent infructueuses. Vendredi 26. Ce que tout le monde redoutait venait de se produire. Le matin, vers 9h, le corps frêle tant recherché est retrouvé, sans vie, non loin de la porte de la mise en cause. La malheureuse Nadia était lardée de coups portés avec un objet contendant. Pas moins de 28 plaies à la nuque, au dos et aux fesses seront relevées par le rapport de l'expertise médicale. Alertées, les polices scientifique et judiciaire arrivent sur les lieux. Le quartier est quadrillé et les investigations entamées. De fil en aiguille, plusieurs personnes du voisinage sont soupçonnées, mais c'est l'une d'elles qui retient davantage l'attention par son comportement très suspect. Sa conduite éveilla les soupçons des enquêteurs surtout que depuis l'annonce de la disparition de la victime, elle s'était portée volontaire pour accompagner la mère éplorée à la police pour signaler la disparition de sa fillette, de même qu'elle ne s'est guère retenue de se griffer visage et bras jusqu'au sang, afin de simuler son grand chagrin. Mieux encore, elle a simulé des crises d'hystérie et elle a osé suivre le cortège funèbre au cimetière, au milieu des hommes. Outre ces simulations, la voisine qui occupait, en compagnie de son enfant âgé de 9 ans, une pièce dans le même pavillon de résidence des parents de la victime, a été trahie par les nombreuses contradictions dans ses déclarations lors de sa mise en examen parmi les suspects interpellés. À l'origine du crime, son enfant. Alors que sa mère palabrait chez les voisines, le pré-adolescent a entraîné chez lui la petite Nadia afin d'abuser d'elle. De retour chez elle, c'est une enfant évanouie avec les vêtements défaits qu'elle a trouvé entre les mains de son "gâté". La prenant pour morte, la panique s'ensuivit. Il fallait disculper l'enfant de son forfait de l'attentat à la pudeur. La "psychose" nationale encore "fraîche" du kidnapping d'enfants suivi de leur meurtre empreignant la chronique, le pire scénario fut vite envisagé. Mis à exécution même, dès lors que la malheureuse victime fut lardée de pas moins de 28 coups de couteau confirmés par l'autopsie. Croyant simuler à la perfection le rapt et l'acte barbare, au point d'éloigner les soupçons et brouiller les pistes aux enquêteurs, la criminelle s'est débarrassé du cadavre en le jetant juste sur le seuil de sa chambre. À la charge criminelle accablante du meurtre volontaire prémédité, l'enquête morale se révèle davantage défavorable, autant pour l'auteure du crime abject que pour son enfant, certes mineur, mais néanmoins délinquant connu, eu égard à ses maintes tentatives sexuelles sur des fillettes de sa cité âgées d'à peine 5 ans. Jugé la semaine dernière par le tribunal des mineurs, l'enfant a été placé au centre de rééducation des mineurs de Sidi Brahim, à Sidi Bel-Abbès. M. O. T. Nom Adresse email