Des milliers de citoyens ont participé à la marche, hier, contre l'élection prochaine et pour l'officialisation de tamazight. C'est une véritable marée humaine qui a déferlé dans la rue afin de "disqualifier pacifiquement et politiquement ce rendez-vous électoral". La procession humaine s'est ébranlée du campus Targa Ouzemour vers le siège de la wilaya. Tout au long de l'itinéraire, les marcheurs n'ont pas cessé de scander des slogans hostiles au pouvoir : "Non à cette énième mascarade électorale" ; "Système out" ; "L'Algérie est une république et non une monarchie" ; "Nous sommes contre le recyclage du personnel du système..." À hauteur du siège de la wilaya, les responsables du RCD, organisateurs de cette démonstration de force contre l'élection du 17 avril, ont tenu un meeting. Le premier à intervenir a été Athmane Mazouz, secrétaire national au RCD chargé de la communication. "Bouteflika ne sert que de décor dans cette mascarade. Il n'est qu'un intendant pour le pays", a-t-il déclaré devant des milliers de citoyens. L'assistance applaudit. "Nous sommes contre le recyclage du personnel du système", a-t-il ajouté. Et à la foule de crier en chœur en appelant à la chute du système dans l'ensemble de ses segments. "La chute du système est pour bientôt", rétorque M. Mazouz devant les manifestants visiblement acquis à l'idée d'un nécessaire changement politique dans le pays. "Vous êtes des milliers à vous mobiliser contre cette mascarade et vous êtes unanimes à rejeter cette provocation de plus. Dans différentes régions du pays, les Algériens manifestent également et rejettent le système dans sa globalité. L'Algérie de Abane, de Ben M'hidi, de Lotfi, de Si El-Houès, d'Amirouche et autres, l'Algérie entière boycottera cette élection et dira non aux urnes de la mafia". Prenant la parole, le président du bureau régional du RCD à Béjaïa, M. Deboub, estime que cette grandiose marche que son parti a initiée a pour objectif de disqualifier cette élection. "Boycotter, c'est rendre concrètement caduc ce scrutin. Plus le rejet est massif, plus le combat pour l'alternative démocratique s'en trouvera conforté." L'intervenant n'a pas manqué de tirer à boulets rouges sur Sellal pour ses propos contre les Chaouis. Il y a lieu de rappeler que le meeting électoral de Sellal à Béjaïa n'avait pas pu être tenu car empêché par la population locale. À noter, enfin, que quelques incidents ont eu lieu après cette marche et que des pneus ont été brûlés et des barricades dressées. L. O Nom Adresse email