Les ressortissants algériens de Paris semblent déjà être dans l'après-élection. L'élection de Bouteflika, avec 81% des voix, le 17 avril, fait désormais partie du passé et vite mise aux oubliettes. Chacun a retrouvé ses habitudes et l'élection de Bouteflika n'alimente même pas les discussions dans les quartiers comme Barbès où se trouve un nombre important de membres de la communauté algérienne. "L'élection, vous dites ! C'est fini à présent. Bouteflika reste le Président, je ne vois pas où est le problème", nous dira Hamid, habitant le quartier populaire. Les Algériens de Barbès, comme ceux d'autres quartiers de Paris, n'accordent aucune importance à la présidentielle, préférant vaquer à leurs obligations quotidiennes. Ceci, même si quelques portraits des candidats Bouteflika et Benflis ornent encore certains murs des rues de Barbès. Un désintéressement total que certains ressortissants algériens expliquent par le fait que pour cette élection les jeux étaient déjà faits au profit de Bouteflika. "Honnêtement, 81,53% des voix, je dirai que cela n'a rien de différent des précédentes élections. Je préfère donc me concentrer sur ce que j'ai à faire ici à Paris, au lieu de parler de l'élection présidentielle à l'algérienne", nous dit Boualem, un habitué du quartier de Barbès. Lorsque l'on évoque avec certains résidents l'élection de Bouteflika, d'aucuns ne semblent pas croire à un autre candidat ici à Paris. "C'est le système qui choisit son candidat et comme les fois précédentes, il a choisi Bouteflika pour rester Président. Sinon, il ne se serait même pas porté candidat. Comme l'a dit notre ami, cette présidentielle est organisée à l'algérienne", nous dira un autre. Toutefois, cette vision ne semble pas faire l'unanimité, car d'autres pensent que cette élection a montré tout "l'amateurisme" algérien en matière de démocratie, pour eux, un changement s'impose et le président Bouteflika devait plutôt "préparer l'avenir du pays". "Nous avons encore du chemin à faire pour pouvoir prétendre à une Algérie réellement démocratique. Il faut s'armer de patience et faire confiance aux générations futures pour réussir cet exploit. Nous vivons dans un pays démocratique qu'est la France, et nous connaissons, nous vivons cette démocratie chaque jour, ce qui est loin d'être le cas en Algérie. Donc, je préfère me concentrer sur ma vie ici en France, plutôt que d'attendre un quelconque changement qui n'arrivera pas de sitôt en Algérie". En somme, ni l'élection de Bouteflika pour un 4e mandat, ni la défaite des autres candidats ne semblent avoir un quelconque impact sur la communauté algérienne à Paris, qui a déjà tourné la page. C. M. Nom Adresse email