Ses foudres visent en particulier le groupe de Belayat, accusé de mener une ligne politique parallèle à celle de la direction officielle. Le secrétaire général du Front de libération national (FLN), Amar Saâdani, veut faire le ménage au sein de son parti. Le bureau politique (BP), réuni hier au siège national à Hydra sous sa houlette, à huit clos, a inscrit deux points à son ordre du jour : l'évaluation de la campagne électorale ainsi que la réactivation de la commission de discipline pour l'examen "de certains cadres qui ont porté atteinte au parti". C'est, du moins, ce qui est noté dans le communiqué final sanctionnant cette rencontre. Aucune précision sur l'objet de l'indiscipline ni sur le profil des cadres concernés par cette accusation. Toutefois, selon un membre du BP, les cas d'indiscipline se sont illustrés à l'occasion de la campagne électorale pour la présidentielle par une déviation des choix et de la ligne du parti. Si la latitude d'établir le listing de ces cas d'indiscipline, de leurs auteurs et la définition de la nature des écarts qui leur sont reprochés revient à la commission, il est cependant certain que le groupe de Abderahmane Belayat est, d'ores et déjà, concerné par l'accusation. "Avez-vous remarqué que lors de la dernière campagne électorale, il y avait une direction qui faisait campagne pour le candidat Bouteflika et une autre direction qui se présentait comme parallèle pour animer d'autres meetings en violation des choix et ligne politiques du parti ?", s'interroge notre source, tout en estimant qu'"il y a de quoi se perdre et ne rien comprendre quand on sait que le parti a des structures légales et des représentants issus du comité central du mois d'août dernier et que d'autres viennent se substituer à eux et porter un autre discours". Il faut dire que le groupe gravitant autour du coordinateur du FLN s'est pleinement engagé dans le soutien à la candidature de Bouteflika dès la campagne de collecte des signatures en sa faveur et a même arrêté une stratégie pour la campagne avant d'animer des meeting. Mais cette démarche du groupe Belayat s'inscrit en dehors du cadre officiel et légal du parti. Pour rappel, dès l'installation, à Alger, par le SG du FLN, Amar Saâdani, de la commission nationale de soutien au candidat Bouteflika, pour la présidentielle du 17 avril, lui succède un communiqué le même jour signé par Belayat et dans lequel il est noté que "les membres du comité central du FLN sont invités à adhérer à la campagne électorale de soutien au Président-candidat". Le contenu des meetings animés par Belayat tranchait avec le discours de Saâdani, incarnant la ligne officielle. C'est toute cette cacophonie qui a irrité Saâdani le poussant à saisir la commission de discipline. Les militants FLN, membres du comité central, ayant soutenu un autre candidat que Bouteflika sont-ils concernés par la purge ? "C'est à la commission de discipline de le dire", précise notre source. Evoquant les sanctions qu'encourent les "fauteurs de trouble" au FLN, notre source parle de gel partiel, voire définitif de leur appartenance au parti. Revenant, par ailleurs, sur l'élection présidentielle du 17 avril dernier, le secrétaire général du FLN a estimé que l'opération s'est déroulée dans la "transparence" et dans un "cadre démocratique", précisant que "le président de la République a été réélu sur la base d'un bilan qui parle pour lui et d'un programme pour le prochain quinquennat qui commencera par la révision constitutionnelle". Saâdani a estimé que le programme du Président valorisera le rôle de l'individu, sachant que l'Algérie recèle un potentiel énorme de diplômés universitaires, définira le choix économique qui devrait se faire, selon lui, "par une approche de développement durable", ainsi que la notion de "solidarité nationale". N M Nom Adresse email