L'Algérie est appelée à assumer, une fois de plus, la mission de "piloter" le dialogue intermalien. Dans le prolongement du processus amorcé à Ouagadougou, qui a abouti à la trêve et à l'organisation des élections législatives et présidentielle. Les participants à la réunion d'avant-hier à Alger qui a regroupé cinq pays du Sahel, à savoir l'Algérie, le Mali, le Burkina Faso, le Niger et le Tchad, ont convenu de lancer la seconde étape du dialogue entre le gouvernement malien et les groupes armés. Ainsi, les cinq se sont entendus sur une démarche opérationnelle pour conforter la dynamique née des consultations exploratoires engagées par l'Algérie, "comme plateforme active devant permettre de réunir toutes les conditions nécessaires à la réussite d'un dialogue intermalien inclusif", lit-on dans leur déclaration finale. Ils ont également décidé d'entreprendre "individuellement et collectivement des actions appropriées afin de convaincre les mouvements armés concernés de prendre part aux discussions exploratoires engagées à Alger". Le représentant malien, le ministre de la Réconciliation nationale, Ould Sidi Mohamed Zahabi, a rappelé l'engagement des autorités de son pays à promouvoir le dialogue et a annoncé la décision du président I. B. Keita de désigner un négociateur principal pour assurer au nom du gouvernement les négociations. Un dialogue souhaité par les Maliens et par la communauté internationale. Le but de la rencontre, a indiqué le MAE algérien, Ramtane Lamamra, est de coordonner nos capacités et nos connaissances du terrain en vue de réaliser une action ponctuelle d'appui au Mali afin de réunir les conditions du succès du dialogue intermalien. Il a également rappelé la sollicitation du soutien d'Alger au Mali faite par le président I. B. Keita, lors de sa visite en Algérie. Le chef de la diplomatie algérienne a évoqué un travail commun dans les prochaines semaines et la prise en charge des questions préliminaires, y compris l'élaboration d'une plateforme préliminaire sur laquelle il y aurait convergences des groupes armés, dans un délai de deux mois. Pour le ministre malien de la Réconciliation, cette rencontre s'inscrit dans le prolongement de l'accord de Ouagadougou et en veut pour preuve le fait que la présence des cinq pays du Sahel qui n'est pas une contradiction par rapport à ce qui a été fait par la communauté internationale. Et l'organisation de la rencontre à Alger est faite avec la bénédiction du Mali et de ses voisins. De son côté, le MAE nigérien, Mohamed Bazoum, a précisé que "le Mali a estimé que l'Algérie pourrait jouer un rôle dans les discussions exploratoires et nous sommes là pour l'épauler". Précision réaffirmée par le ministre malien qui a indiqué que la crise malienne nécessite les efforts de tous les pays voisins, mais "le Mali et l'Algérie sont voisins et toute solution au problème de cette région passe par la coordination avec l'Algérie, car l'objectif est un et l'objectif est commun". À la question sur les démarches du Maroc pour participer au règlement de la crise malienne, le ministre malien a déclaré que son pays salue toute contribution tout en précisant qu'il y a des priorités, rappelant que l'Algérie était la première à entreprendre des démarches pour une solution à la crise malienne et que son pays avait demandé à l'Algérie de préparer les négociations au Mali. Une réponse diplomatique qui a le mérite d'être claire pour remettre le Maroc à la place qui lui revient sur cette question. D. B. Nom Adresse email