La propagande d'al-Sissi a bien fonctionné, et son plan, qui a commencé par le coup d'Etat contre Morsi, se déroule au mieux. C'est la ligne droite pour le fauteuil présidentiel. Du déjà entendu sur les terres arabes. Le futur président de l'Egypte exige pour son intronisation la majorité la plus forte, un score du type Union soviétique. Continuant à souffler le chaud en prévision de son élection en tant que "sauveur" de son pays, le maréchal al-Sissi a fait condamner à mort le leader de la confrérie des Ikhwan, Mohamed Badie, septuagénaire, par une juridiction dans le centre du pays, à Minya. Une toute petite ville pour éviter Le Caire où les islamistes n'ont pas arrêté de se mobiliser, en dépit d'interdictions et de répressions aveugles. Le chef de la confrérie fondé par Al-Banna qui a été pendu par le colonel Gamal Abd-Nasser dont le mythe est réanimé par le maréchal al-Sissi, a été condamné à la peine capitale en même temps que 683 autres partisans du président islamiste Mohamed Morsi porté par les Frères musulmans, destitué le 3 juillet 2013 par al-Sissi à l'époque général, chef d'état-major des armées, ministre de la Défense. Au total, les tribunaux égyptiens ont condamné à mort près de 1 200 islamistes pour des violences ayant causé la mort de deux policiers et d'attaques contre des biens publics et privés le 14 août 2013. Depuis, la répression s'est depuis abattue sur la confrérie des Frères musulmans, classée comme organisation terroriste en décembre dernier. La propagande du maréchal est pour le moins très bien servie par la vague d'attentats terroristes qui a déferlé dans son pays. Hier, un soldat égyptien a été tué dans un attentat suicide dans le sud du Sinaï et cinq civils égyptiens blessés dans une autre explosion visant un bus sur une route voisine, malgré le déploiement exceptionnel des forces de sécurité le long de la côte dans cette région essentielle pour le secteur du tourisme, déjà en grande difficulté à travers le pays en raison des troubles qui perdurent depuis la révolution de 2011. Les attaques meurtrières contre les forces de l'ordre se sont multipliées depuis que l'armée a destitué le président islamiste Mohamed Morsi et initié un vaste mouvement de répression de ses partisans. La plupart de ces attaques ont eu lieu dans le Sinaï, mais depuis quelques mois, elles se sont aussi propagées dans le delta du Nil et dans la capitale. Des attaques qui ont fait depuis juillet 2013 quelque 500 morts, essentiellement des policiers et des soldats, selon les autorités qui considèrent les Frères musulmans de Mohamed Morsi comme responsables, malgré les démentis de la confrérie et les revendications du groupe djihadiste Ansar Beit al-Maqdess, basé dans le Sinaï et qui dit s'inspirer d'Al-Qaïda. Bien que les élections égyptiennes ne laissent aucun doute sur leur issue, le maréchal a trouvé deux lièvres pour donner un cachet pluraliste à sa victoire dans le scrutin qui se déroulera du 26 au 27 mai, sur un seul tour. Le plus connu de ses supposés rivaux est Hamdeen Sabbahi, leader de gauche qui, selon son slogan, incarne l'esprit de la révolution qui a mis à bas le régime de Hosni Moubarak. L'esprit de la révolution a rassemblé 30 000 signatures contre 200 000 pour le maréchal qui tenu à faire preuve de sobriété car il aurait pu obtenir sans difficulté trente millions de signatures. Si la majorité des électeurs comptent voter pour le sauveur du péril islamiste, peu savent ce qu'il compte faire du pays en termes d'économie, de droits de l'homme ou encore de sécurité. Tout ce qu'ils savent, c'est que l'homme fort du pays a réussi, jusque-là, à maintenir un semblant de stabilité dans un pays au bord du chaos et qu'il a le soutien de l'Arabie saoudite et du Koweït. D. B Nom Adresse email