Cette place était, il y a quelques mois, un espace sans vie. Il a fallu que des journalistes désintéressés la proposent pour que le projet de stèle sur cette placette soit aujourd'hui réalisé. La place de la liberté Saïd-Mekbel a été inaugurée hier par les journalistes et correspondants de Béjaïa auxquels se sont joints les membres de la famille du défunt. Mais comme le talentueux billettiste n'appartenait pas seulement à sa famille et à la corporation, se sont joints à l'événement des dizaines de militants politiques, associatifs, des membres de la société civile, des personnalités et des autorités locales, les présidents de l'APW et de l'APC de Béjaïa. Cette inauguration, "populaire" pour reprendre la formule de Maghreb Emergent, a été saluée par toute l'assistance, qui a pris part au dépôt de gerbes de fleurs. La première gerbe a été déposée par la famille de la presse, réunie dans sa diversité en cette date célébrant la journée internationale de la liberté de la presse, ainsi que par les membres de la famille de Saïd Mekbel ; ensuite, c'était au tour du RCD, du MCB, de l'association de défense des consommateurs et de la cité CNS, un quartier dont les habitants sont de tous les combats justes. Une déclaration a été lue au nom de tous les journalistes et correspondants. Il est notamment dit que cette journée du 3 mai doit être une occasion de se remettre en cause pour avancer, de renouveler un devoir de mémoire et de réaffirmer le serment de ne pas céder à l'oubli. "Nous nous sommes justement donné rendez-vous sur cette place par devoir de mémoire. La liberté de la presse n'est pas l'affaire de la seule corporation. Elle est le bien du peuple qui l'a arrachée des mains d'un pouvoir inique. Parce que les acquis d'Octobre 1988 sont menacés, il tient au peuple de défendre cette liberté et toutes les libertés", a-t-on indiqué. Le rassemblement a été décidé en outre pour honorer la mémoire de Saïd Mekbel, que la bêtise humaine a assassiné il y a 20 ans car, a-t-on poursuivi, "en l'assassinant, ils l'ont rendu immortel. Sa mémoire hante désormais ce lieu. Nous sommes sur la place de la liberté de la presse Saïd-Mekbel". Cette place était, il y a quelques mois, un espace sans vie. Il a fallu que des journalistes désintéressés la proposent pour que le projet de stèle sur cette placette soit aujourd'hui réalisé. Les journalistes ne pouvaient pas taire la tentative de récupération du pouvoir politique, qui a inauguré cette même place il y a deux semaines, la veille du scrutin présidentiel, à l'occasion de Youm El-Ilm, la journée de la science ; une inauguration, qui trahit la mémoire de Saïd Mekbel. Aussi, tous les journalistes, qui se reconnaissent dans le combat juste pour la liberté de la presse et de la noble mission d'informer, ont considéré que la place Saïd-Mekbel a été inaugurée le 3 mai 2014, la journée internationale de la presse, comme proclamé par l'AG des Nations unies. "En réparant cet impair, nous avons désormais la conscience tranquille. Que cette place serve de liberté pour toute expression, que des artistes viennent y exposer leurs créations, que des poètes viennent y déclamer leurs vers, que chacun vienne dire sa libre parole. Cet espace est le vôtre. Préservons-le", a-t-on conclu. Et à ce propos, les membres de l'association pour la sauvegarde du patrimoine se sont proposés pour entretenir cet espace pour qu'il soit toujours ce lieu de la libre expression et de mémoire. M. O Nom Adresse email