Le huitième Conseil d'association UE-Algérie s'est tenu, hier à Bruxelles (Belgique), en marge du Conseil affaires générales de l'UE. Selon le communiqué du Conseil de l'Union européenne, "les deux parties se sont engagées à approfondir les négociations en vue de l'adoption d'un plan d'action dans le cadre de la Politique européenne de voisinage". Ce plan devrait mettre en place un calendrier ambitieux des mesures traduisant la volonté de l'Algérie de développer les réformes démocratiques annoncées en 2011. L'UE a réitéré sa volonté de soutenir les réformes politiques, institutionnelles et socioéconomiques visant le renforcement de la démocratie, à travers un dialogue inclusif avec toutes les composantes de la société civile. L'UE a souligné l'importance d'assurer la protection des défenseurs des droits de l'Homme et de rapprocher la législation algérienne des normes et standards internationaux en matière de droits fondamentaux. Elle s'est, également, félicitée du rôle croissant des femmes dans la vie publique et politique. L'Union européenne a plaidé pour le développement d'une économie de marché diversifiée, efficiente et créatrice d'emploi pour tous les Algériens. Elle a réitéré son offre pour une coopération renforcée dans les domaines du transport maritime, de l'environnement, du changement climatique et de l'énergie. Ce Conseil d'association a aussi été l'occasion de rappeler que l'offre européenne concerne aussi le dialogue sur la migration et la mobilité selon l'approche globale (y compris la gestion des flux migratoires, la lutte contre la migration clandestine et la réadmission). Les deux parties ont paraphé un protocole à l'Accord d'association sur la participation de l'Algérie aux programmes de l'UE relatifs à la recherche et développement ouverts aux pays partenaires du voisinage de l'Union européenne. Selon l'APS, l'Algérie a affiché sa satisfaction de l'approfondissement du dialogue et de la concertation avec l'UE sur les questions d'actualité d'intérêt commun. Lors d'un point de presse à l'issue du Conseil, le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a affirmé qu'il a mis l'accent "sur la nécessité de respecter la dignité des citoyens algériens et aussi des Européens d'origine algérienne", dénonçant "les discours de certains candidats" aux prochaines élections parlementaires européennes. S'agissant de la mise en œuvre des différentes dispositions de l'Accord d'association avec l'UE, l'Algérie a mis l'accent sur le fait que cette mise en œuvre "devra prendre en compte les besoins et les intérêts des deux parties". Ainsi, l'Algérie "souhaite vivement que l'appui de l'UE à la diversification de son économie se traduise dans les faits au moyen d'une implication plus soutenue de l'UE dans les différents programmes de coopération et l'ouverture de son marché aux produits algériens en guise de soutien à certaines industries naissantes en Algérie". L'Algérie a réitéré sa demande à l'UE de l'accompagner et de l'appuyer dans sa quête d'accession à l'Organisation mondiale du commerce conformément à l'engagement pris dans l'Accord d'association. À cet égard, elle a estimé qu'un accord bilatéral avec l'UE "devrait considérablement faciliter l'adhésion de l'Algérie à cette organisation". Concernant la politique européenne de voisinage, l'Algérie s'est félicitée du travail accompli jusque-là par les deux parties pour l'élaboration du plan d'action. Elle a affiché son souhait pour que ce plan d'action soit un nouvel instrument au service d'un partenariat gagnant-gagnant dans des domaines prioritaires précis où l'Algérie cherche à consolider ses capacités à se rapprocher de l'acquis communautaire et à valoriser ses avantages comparatifs avec l'UE. Au plan politique, l'Algérie, "fidèle aux engagements pris par le président de la République", poursuit de manière sereine et en dépit d'un contexte régional en mutation, "le processus irréversible d'enracinement de la démocratie pluraliste et de l'Etat de droit à travers, notamment, l'adoption d'une loi sur l'audiovisuel qui permette une ouverture de ce secteur à l'investissement privé". L'Algérie, dans sa déclaration, indique que l'Etat "n'a pas attendu l'entrée en vigueur de cette loi pour ouvrir l'audiovisuel au privé, en autorisant, à titre provisoire, des chaînes privées algériennes". Sur le volet des droits de l'Homme, l'Algérie annonce que la prochaine révision constitutionnelle "devra ancrer davantage cette volonté des autorités algériennes de faire de la question de la promotion des droits de l'Homme une priorité". Concernant les personnes disparues au cours de la tragédie nationale, l'Algérie indique "qu'elle n'acceptera, en aucune manière, que cette question, profondément humaine, fasse l'objet d'une quelconque manipulation ou instrumentalisation politiques". M. R. Nom Adresse email