Afin d'élaborer un projet dit "consensuel", le pouvoir parie sur une large concertation ouverte aux forces politiques, aux principales représentations de la société civile ainsi qu'aux personnalités nationales. 64 partis politiques agréés, 36 personnalités nationales, 10 organisations nationales, 27 associations nationales, 12 professeurs d'université ainsi que le président du groupe des sénateurs du tiers présidentiel au Conseil de la nation et le président du groupe des députés indépendants à l'APN ont été destinataires, jeudi, des propositions d'amendement à la Constitution et une invitation à se rendre dans les prochains jours au Palais d'El-Mouradia dans le cadre de la concertation sur cette révision constitutionnelle. D'après le communiqué de la Présidence, il s'agit là de "partenaires" avec qui des rencontres seront organisées durant le mois de juin prochain. Ces consultations, au "timing" très serré, ont été confiées à Ahmed Ouyahia, ministre d'Etat et directeur de cabinet de la présidence de la République, qui agira sous l'autorité du chef de l'Etat, toujours convalescent. Dans sa lettre d'invitation, Ouyahia promet "une démarche participative et sincère". Quant au sort réservé aux propositions des consultations précédentes, il est précisé qu'elles ont fait "l'objet d'un intérêt marqué et ont servi de base au travail de la commission d'experts juridiques" qui a produit les nouvelles "suggestions d'amendement". Le rédacteur d'un communiqué de la Présidence a cru bon, par ailleurs, de préciser que ces consultations seront entourées de "transparence", et ce, afin de "permettre à l'opinion d'en suivre le déroulement". S'agissant de l'adoption d'une Constitution dite "consensuelle", il faudra bien mettre en relief, dans ce cas précis, et en l'absence d'une véritable "campagne", les différences d'approches et autres inévitables anicroches. Une manière de faire croire que débat, il y a vraiment. D'ailleurs, le pouvoir se félicite déjà "même des divergences tout à fait acceptables dans notre pays qui s'enorgueillit du niveau déjà atteint par son pluralisme démocratique". No comment. Mieux, "l'affirmation de la place et des droits de l'opposition" et la garantie des "droits et libertés des citoyens" sont de nouveau soulignées. On nous promet même un chantier de révision constitutionnelle ne faisant l'objet d'"aucune limite préalable, hormis celles relatives aux constantes nationales ainsi qu'aux valeurs et principes de notre société" qui, doit-on rappeler, par ailleurs, ont été sévèrement malmenés ces dernières années. S'il est certain que ce rendez-vous à El-Mouradia, destiné à débattre des propositions d'amendement et à présenter d'éventuelles contre-propositions, sera une "aubaine" à exploiter à fond par certains opportunistes notoires, pour d'autres et non des moindres, notamment des figures de l'opposition, ces consultations seront purement et simplement boycottées. M-C. L. Nom Adresse email