Le manque de marchés de proximité et de détails, le nombre considérable de personnes s'improvisant marchands de fruits et légumes, l'absence de chambres froides... constituent, entre autres raisons, l'origine de cette hausse des prix. L'absence de marchés de proximité et de détails constitue l'un des principaux paramètres à l'origine de la flambée des prix des fruits et légumes au sein des détaillants. La marchandise, qui arrive tôt le matin dans les marchés de gros, prend du temps pour être écoulée et transférée vers les commerçants par manque d'espaces commerciaux appropriés. Cette liquidation au ralenti des fruits et légumes pendant une bonne partie de la journée fait, par voie de conséquence, augmenter les prix. Le nombre de personnes s'improvisant marchands de fruits et légumes qui se déplacent vers les marchés de gros, surtout à l'approche du mois de Ramadan, crée également une demande importante, diminue dans le même temps l'offre et instaure, de ce fait, une hausse des tarifs. Les cours pratiqués vont du simple au double entre le grossiste et le détaillant. Hier encore, le kilogramme de tomate a été vendu par le premier à 25 DA, mais il a été proposé par le deuxième à plus de 50 DA ! La salade, elle aussi, est affichée à 20 DA en gros, mais elle avoisine les 80, voire les 100 DA chez le marchand du quartier. Au nom de la liberté des prix, imposée par l'économie de marché, pour laquelle a opté, malgré elle, l'Algérie, des commerçants pratiquent des tarifs dépassant tout entendement devant le regard impuissant des contrôleurs... "Si les pouvoirs publics veulent garantir une stabilité des prix, ils n'ont qu'à assurer une stabilité dans l'approvisionnement à travers l'encouragement de la production de la production nationale", avoue Hadj Tahar Boulenouar, porte-parole de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (Ugcaa), lors d'une conférence qu'il a animée hier au siège de cette organisation. La baisse des prix ne peut être effective, souligne-t-il, sans une hausse de la production. M. Boulenouar voit, dans ce cadre, en les chambres froides un rôle primordial dans le maintien d'une offre suffisante sur le marché. Certaines gens pensent à un plafonnement des prix comme solution à cette hausse. Or, ce seuil des tarifs va décourager les agriculteurs et les contraindre à abandonner leur activité par manque de rentabilité. En termes plus clairs, ils ne voudront aucunement travailler à perte. Un tel scénario va, par conséquent, réduire la production et diminuer ainsi l'offre sur le marché. Celle-ci demeure néanmoins suffisante actuellement, y compris en prévision du mois sacré. Par ailleurs, l'Ugcaa, indique M. Boulenouar, reste contre l'importation de tout produit que l'Algérie peut produire aisément et dont elle peut assurer une autosuffisance, voire une exportation. C'est le cas de la viande congelée et fraîche importée. Car, explique-t-il, une fois cette viande introduite sur le marché national en quantités suffisantes, cela entraîne une baisse des prix. Et ce recul des cours va pousser l'éleveur à ne pas vendre son bétail et le préserver pour des échéances et autres occasions plus rentables, telles que l'Aïd. Résultat des courses : une offre insuffisante sur le marché engendrant une hausse des prix. Autrement dit, ces importations de viande n'influent guère sur les prix in fine. Pis, les bouchers ne veulent plus commercialiser cette viande pour laquelle le consommateur exprime de plus en plus une certaine aversion. B. K. Nom Adresse email