Connu pour ne jamais parler pour ne rien dire, l'un des hommes forts du Mouloudia d'Oran, Abdelhafid Belabbès a été l'auteur d'une intervention médiatique remarquée sur le plateau de Dzaïr TV en prime-time de la soirée dominicale. Invité de marque de l'émission Le rendez-vous des professionnels, que prépare et anime l'avenant Mohamed Boukhemia, l'ancien défenseur international et actuel actionnaire de la société sportive par actions qui gère le club a, ainsi, levé le voile sur un grand nombre de dysfonctionnements qui paralysent le MCO, de façon à permettre au large public et aux supporters non initiés aux coulisses du club d'El-Hamri de "comprendre réellement ce qui s'y passe"."Le changement, c'est maintenant", résumera, en guise de conclusion le mondialiste junior de 1979, farouche opposant à l'actuel mode de gestion symbolisé par le duo Djebbari-Abdelilah. "Depuis 2010, le club a bénéficié de près de 75 milliards de centimes de recettes. Chaque saison, 3 milliards de dettes s'empilent sur les bureaux de la CRL. Deux personnes seulement gèrent les finances du club. Les autres actionnaires, moi y compris, ne savons pas ce qui se passe en matière de comptabilité. Il ne faudrait, du reste, pas s'étonner du temps pris par Naftal pour prendre une décision finale. Naftal est une grande et prospère entreprise qui a un syndicat qui défend très bien les intérêts de ses salariés. Une telle société nationale ne peut quand même pas s'avancer dans un tel dossier alors qu'elle n'a reçu aucun bilan financier du MCO. C'est inconcevable", soulignera, en guise de tableau récapitulatif du panorama mouloudéen, Hafid Belabbès qui, "en tant qu'actionnaire", avait demandé "qu'une action judiciaire soit enclenchée en nommant un commissaire aux comptes afin qu'il dresse le bilan financier de la SSPA". Bien qu'appelant au changement, l'ancien SG du temps du défunt Kacem Elimam prévoit, toutefois, un "scénario connu" » qui risque de pénaliser encore plus le Mouloudia. "En bloquant tout, l'actuelle direction favorise le pourrissement et le statu quo pour que personne ne veuille s'aventurer à prendre les rênes du club de façon à ce que les dirigeants actuels soient vus comme des sauveurs", analyse Belabbès, pour qui "ce n'est pas normal que dans une ville comme Oran, qu'un club comme le MCO ne bénéficie pas de l'apport d'une grande entreprise étatique". "Ils ont tort ceux qui veulent importer un responsable et le parachuter à la tête du club. A Oran, il y a toujours eu des hommes qui se soucient du Mouloudia. De tout temps, il y a eu des hommes qui se sont sacrifiés pour que le MCO devienne ce qu'il est, un grand d'Algérie. Depuis 1962, des hommes ont été toujours été au chevet du MCO et le MCO a gagné des titres", martèle le premier responsable de l'association des anciens joueurs du MCO, toujours critique à l'égard de la démarche boiteuse de la direction de Youssef Djebbari en perspective d'une prétendue mais jamais appliquée ouverture du capital social de la SSPA. "Avant d'évoquer l'ouverture du capital, il serait mieux de présenter le bilan aux actionnaires puis au commissaire aux comptes", sourit un Hafid Belabbès, du reste, élogieux envers "le remarquable travail et la courageuse prise de risque d'Omar Belatoui". "On a fait croire à Belatoui que les anciens joueurs dont je fais partie étaient contre lui. Mais il a fini par comprendre que nous n'étions pas contre lui, bien au contraire. Il a fini par savoir que nous étions à l'origine de sa nomination, que nous le soutenions et qu'on était à fond derrière lui", » indiquera l'invité de Dzaïr TV. Nom Adresse email