Le cessez-le-feu qui prévalait tant bien que mal depuis juin dernier entre le MNLA et le pouvoir malien a été rompu. Bamako a réagi au quart de tour en se déclarant en guerre contre les "terroristes", assimilant le mouvement touareg aux djihadistes qui sévissent toujours dans le Nord, le pays des Azawad, des Touareg. La rupture est intervenue au lendemain de combats meurtriers à Kidal, fief de la rébellion touareg, où une trentaine de fonctionnaires sont retenus en otages et 36 personnes assassinées. IB Keïta a mis sur la touche le médiateur burkinabé, mandaté par ses voisins ouest-africains de la Cédéao, au profit de l'Algérie, le médiateur historique. Le Président malien a également déclaré qu'il refuserait de discuter avec les rebelles tant qu'ils n'auraient pas déposé les armes, jusqu'à ce que la communauté internationale, Nations unies en tête, ne lui rappelle que le désarmement des groupes est justement un objectif des négociations politiques qui restent à ouvrir. Et que le Mali s'y est engagé. Cela étant, l'armée malienne et des combattants du MNLA se sont affrontés en début de semaine, alors que le Premier ministre, Moussa Mara, était à Kidal, le cœur de l'Azawad, à plus de 1 500 km au nord-est de Bamako. Le ministre a été exfiltré, tandis que le représentant spécial du SG de l'ONU et chef de la Minusma (force de paix au Mali, Albert Koenders) exigeait une enquête afin de vérifier les faits et de traduire les responsables devant la justice. Ce qui confirme l'état de confusion autour de la situation, la rupture de la reprise des hostilités entre signataires de l'accord de Ouagadougou devant justement mettre en œuvre la paix et la réconciliation intermalienne. Même le nombre et les noms des victimes n'étaient pas rendus publics. Moussa Mara a indiqué à Gao, autre ville touareg emblématique, que son gouvernement s'activait pour obtenir la libération des otages, assurant, sans plus de détails, que certains avaient été abattus "froidement", d'autres libérés parce que blessés. Pourtant, tout semblait aller pour le mieux, puisque le Premier ministre malien avait entamé, vendredi, son périple à Tombouctou et l'a achevé à Gao après les incidents de Kidal, d'où il a été exfiltré. La détérioration de la situation politico-sécuritaire au Mali préoccupe au pus haut point la Cédéao (Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest), ainsi que l'UA (Union africaine) qui a appelé les parties à faire preuve de la "plus grande retenue". Le Mnla avait déclenché en janvier 2012 une offensive contre les forces maliennes dans le Nord du Mali, s'alliant à des islamistes armés. Profitant d'un coup d'Etat militaire en mars 2012, ces groupes se sont emparés des régions de Tombouctou, Gao et Kidal, d'où les rebelles touareg avaient ensuite été évincés par les djihadistes liés à Al-Qaïda. D. B Nom Adresse email