Tension ■ Les affrontements entre les forces maliennes et des groupes armés ont repris ces derniers jours. Selon le ministère malien de la Défense, ces groupes sont composés du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA, rébellion touareg) «appuyé par des éléments des groupes terroristes» non identifiés. Selon Bamako, environ 30 fonctionnaires sont retenus en otages, et huit personnes assassinées selon l'ONU. Le MNLA a précisé compter parmi ses «prisonniers de guerre», «le directeur régional de Kidal, un préfet, le conseiller du gouverneur et 24 soldats (...) et des cadres d'administration». Pendant que le Premier ministre malien Moussa Mara était en visite à Kidal, chef-lieu de région à plus de 1 500 km au nord-est de Bamako, des soldats maliens et des combattants de groupes armés se sont affrontés. Bilan: 36 tués, dont huit militaires, et une trentaine d'otages, selon le ministre malien de la Défense Soumeylou Boubèye Maïga. Le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA, rébellion touareg) a revendiqué «une dizaine de soldats maliens morts» et «30 prisonniers dont deux blessés» remis à la Croix-Rouge. Hier, la mission de l'ONU au Mali, la Minusma, a parlé de «l'assassinat de deux civils et six officiels maliens à Kidal», dénonçant un «crime barbare», sans plus de détails. De retour à Bamako, Moussa Mara a indiqué, hier soir, que les autorités s'activaient pour obtenir la libération des otages, assurant, sans plus de détails, que certains avaient été «abattus froidement», d'autres libérés parce que blessés. A Kidal, le gouvernorat a été attaqué «par une coalition de forces» comprenant «des jihadistes, des terroristes, (...) avec l'objectif manifeste de détruire et d'attenter à nos vies», a dit M. Mara après son entretien avec le président Keïta. Les soldats maliens leur ont apporté «des réponses appropriées. Aujourd'hui, les forces armées maliennes sont à Kidal, (elles) sont en train de se préparer à toutes les éventualités», a-t-il ajouté. La Minusma, dont des troupes sont déployées dans le Nord de même que des soldats de l'opération française Serval, a pour sa part annoncé «deux blessés graves par balles et 21 blessés» parmi ses policiers. La Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao, 15 pays) s'est dite préoccupée par «la détérioration grave de la situation politico-sécuritaire» au Mali, en condamnant «les actes de violences à Kidal». Condamnation également de l'Union africaine (UA), qui a appelé «les parties à faire preuve de la plus grande retenue». En dépit de la présence sur place de soldats maliens, français et onusiens, Kidal échappe toujours au contrôle de l'Etat malien. Selon plusieurs sources, la ville est devenue une zone de non-droit, en proie à l'anarchie et aux rivalités de groupes armés.