Le président Bouteflika qui, quinze années durant, a fait l'impasse sur les partis politiques, va-t-il désormais les consulter régulièrement, notamment sur certaines questions engageant la nation ? S'il faut sans doute se garder de tirer des conclusions hâtives, il reste que dans le plan d'action du gouvernement adopté hier par le Conseil des Ministres, le président Bouteflika soutient que parmi les axes de ses engagements dans son programme figurent, notamment, "la poursuite et la dynamisation de la moralisation de la vie publique et l'enracinement de la culture de la citoyenneté, à travers la promotion du dialogue et de la concertation entre tous les acteurs de la vie nationale". Jusque-là, il faut le dire, le dialogue se réduisait à quelques rares conclaves entre le patronat, l'UGTA et le gouvernement. Hormis la parenthèse des consultations engagées avec Bensalah — ou celles à venir autour d'Ouyahia — sur la révision de la Constitution, décidée dans la foulée du "Printemps arabe", le gouvernement n'a jamais engagé des consultations ou un dialogue, comme cela se fait sous d'autres latitudes, avec les partis ou les syndicats autonomes lorsque certaines questions l'exigent. Comme attendu, Bouteflika suggère aussi l'approfondissement de la réconciliation nationale. "(...) Renforcement de la cohésion nationale, vecteur de consolidation de la stabilité, et l'amélioration de la gouvernance dans le cadre d'une démarche de parachèvement de l'édification d'un Etat de droit basé sur la promotion des valeurs démocratiques." Mais la principale annonce du Conseil des ministres, outre le feu vert donné pour l'exploitation du gaz de schiste, demeure la réduction du Service national à douze mois. Dans ce cadre, un projet de loi relatif au Service national a été approuvé par le Conseil des ministres. Selon le communiqué de la Présidence, le projet de loi propose, notamment, la réduction de la durée du Service national de 18 à 12 mois et la prise en considération de la période du Service national comme expérience professionnelle pour les jeunes en quête d'emploi. Il propose également l'inclusion de la durée du Service national dans le calcul des années d'activité pour la retraite future du jeune conscrit, selon la même source. Autre décision : l'adoption d'un projet de loi relatif à l'état civil dont l'objectif vise sa modernisation à travers, notamment, l'utilisation des procédés numériques. "Le projet de loi propose des allègements de procédures et des innovations au bénéfice des administrés, notamment l'institution d'un registre national d'état civil informatisé et relié à toutes les communes et à tous les consulats d'Algérie", souligne le texte de la présidence. Ainsi, désormais, tout citoyen pourra "se faire délivrer ses documents d'état civil, au niveau de sa circonscription de résidence en Algérie ou à l'étranger". Le texte préconise également "l'extension de la qualité d'officier d'état civil aux délégués communaux et au secrétaire général de la commune". Outre le relèvement de l'âge de la majorité à 19 ans, le projet étend à dix années la durée de validité de l'extrait d'acte de naissance, "sauf changement dans l'état civil de la personne concernée". "Tout en saluant l'avènement de cette réforme de la législation sur l'état civil, le président de la République a invité l'ensemble des membres du gouvernement à accélérer, chacun dans l'administration relevant de son autorité, l'informatisation des procédures et le traitement des dossiers, ainsi que la réduction du nombre de pièces administratives exigées des citoyens", a précisé le communiqué de la Présidence. K. K./APS Nom Adresse email