Résumé : Zéliha était embarrassée. Si la raison lui dictait la prudence, son cœur s'emballait et battait pour Ziya. Ce dernier ne semblait pas être en reste. Il tente de la séduire, aux dépens de la stabilité de sa famille... Un premier geste prouve à Zéliha qu'il n'attendait qu'un signe d'elle. A ce moment précis on entendît quelqu'un venir. Je recule davantage au fond de la chambre, et me cache dans l'ombre d'un paravent. Aziza venait de rentrer. Elle ne savait pas encore que son mari était là, et venait sûrement prendre de mes nouvelles. Ziya s'était emparé de ses affaires, avant de se cacher derrière la porte, alors qu'elle venait de l'entrouvrir. Elle jette un regard circulaire dans la chambre, puis me repère, alors que je quittais ma cachette : - Zéliha ? Comment te sens-tu ? Je déglutis, alors que mon cœur battait la chamade. Puis je m'entendis répondre : - Cela va beaucoup mieux. Ma migraine n'est plus qu'un mauvais souvenir... Je viens de me lever.. Je.. Je vais m'habiller pour m'occuper des enfants. Elle secoue la tête : - Laisse tomber les enfants pour ce soir... Ils sont assez fatigués pour aller au lit plus tôt qu'à leur habitude. Nous allons avoir la soirée pour nous deux. - Très bien... Je te rejoins au salon dans un moment Aziza. Elle referme la porte derrière elle, et Ziya sortit de sa cachette. J'avais eu la peur de ma vie. Il s'approche alors de moi, et me retint au moment où je m'effondrais sur mon lit. Le contact de ses mains sur ma peau provoque une décharge électrique. Je m'accroche alors à son cou, et le monde disparut autour de nous. Je ne sais pas si j'ai pu ressentir un quelconque remords en ce moment-là. J'étais tellement heureuse que je ne pensais qu'aux étreintes de Ziya. Le rêve devenait réalité. Une demi-heure plus tard, Ziya sort discrètement de ma chambre et contourne le jardin, pour rentrer au salon par la grande porte-fenêtre, faisant comme s'il venait d'arriver. Aziza n'y avait vu que du feu. Elle courut au-devant de lui et se jetta à son cou, alors que je me tenais sagement dans un fauteuil. Je sentais un pincement au cœur quand je vis le bras de Ziya se refermer sur sa taille. Dire que c'était moi qui était dans ses bras, il y a quelques minutes à peine ! Je me sentais certes coupable envers Aziza, mais le cœur a ses raisons... Au dîner, j'évitai de trop regarder Ziya. Je me hâte de terminer de manger, avant de m'excuser, prétextant une grande fatigue, pour me retirer dans ma chambre et de fermer cette fois-ci la porte à clé. Le lendemain, sans prévenir qui que ce soit, je rentre sur Istanbul. Ziya m'y rejoindra une semaine plus tard. Il était dans tous ses états. Aziza s'était bien sûr posé des questions quant à mon départ hâtif, qu'elle qualifiera de fuite. Lui, par contre, il avait compris les raisons de cette escapade et était venu s'excuser de ce qui s'était passé. - Je ne voulais pas en arriver là, crois-moi, mais tu étais si désirable dans ce déshabillé saumon, si mignonne. Je demeure interdite. C'était donc juste un désir de sa part... Ziya avait eu dans la vie tout ce qu'il désirait, et moi j'en faisais partie... Il s'approche de moi et me prend par les épaules : - Tu es une femme avisée Zéliha, une autre à ta place aurait pu me créer des ennuis. Elle m'aurait fait chanter, avant de tout avouer à ma femme. Mais toi, tu as préféré partir et t'éloigner de la maison. Je prends une longue inspiration avant de répondre : - Je ne pouvais plus supporter le regard de Aziza. Tu étais présent, et Dieu seul sait si je pouvais résister à l'envie de t'approcher, de te frôler, ou à la rigueur, de te dévorer des yeux. Cela aurait provoqué le déluge... Aziza est tellement méfiante, tellement douteuse... Il hoche la tête avant de m'interrompre : - Oui... Je sais qu'elle pensait que j'avais eu une relation extraconjugale, et qu'elle t'avait fait appel pour enquêter sur moi... Je hausse les épaules : - Tu n'avais aucune relation avec d'autres femmes... Je ne pouvais que le constater... - Mais tu étais prête à t'engager dans cette aventure et à m'accompagner pour t'informer sur mes fréquentations galantes. Je souris : - Disons que c'était plus pour me rassurer moi-même. Il ouvrit de grands yeux. - Oui... C'était pour me rassurer moi-même, repris-je, je voulais en avoir le cœur net et m'assurer que tu ne fréquentais pas d'autres femmes. - Je ne comprends pas Zéliha... Tu étais à Istanbul, et tu... - Certes, j'étais à Istanbul... Je ne me doutais de rien, car je savais que tu aimais follement Aziza... Tu es trop épris de ta femme, Ziya, pour regarder une autre. Mais ses soupçons avaient éveillé un démon en moi... Je me sentais concernée par toutes tes relations féminines, au point de vouloir rester près de toi, et t'accompagner dans tous tes déplacements. Il fronce les sourcils et s'approche encore de moi. Je sentais sa respiration sur mon cou, et ses mains qui se baladaient nerveusement sur mon corps. - Tu es amoureuse de moi Zéliha... N'est-ce pas ? (À suivre) Y. H. Nom Adresse email