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Son dernier album "isefra" est dans les bacs
Aït Menguellet : à la force du poème
Publié dans Liberté le 24 - 05 - 2014

La beauté d'un poème est peut-être dans ce qu'il suggère et non dans ce qu'il dit ouvertement. Chacun – selon son parcours, son vécu, sa vision du monde – peut y trouver ce qu'il cherche. Ceci s'applique parfaitement sur les textes de cet album, qui s'accompagnent de subtils arrangements.
Sorti le 20 mai aux éditions Izem Pro (avec le concours de l'Onda), Isefra (les poèmes) de Lounis Aït Menguellet est un album de huit titres, à travers lesquels le poète médite sur la vie et les humains, mettant en valeur la force du mot et du poème – comme le suggère si bien l'intitulé de cet opus. A l'écoute de ce disque aérien, on peut être bouleversé par un mot, par une phrase, par la force de la suggestion, de l'ellipse, de la métaphore et par les images auxquelles renvoient les paroles des chansons. Dans ces titres atemporels, qui renvoient non pas à un contexte, mais à une condition humaine et des remises en question intérieures, on décèle également de la mélancolie, une sensibilité à fleur de peau, un sens aiguisé de l'observation et une forte tendance à la contemplation et à la méditation.
L'album s'ouvre avec Isefra, un morceau qui met en avant toutes les joies et toutes les peines, toutes les misères et les grandeurs de l'homme, que prend en charge le poème. Aït Menguellet, dans ce titre, exprime une vision du poète et de la poésie, lorsqu'il écrit-chante : "Si le don d'éloquence t'est donné/ Sème les mots pour qu'ils germent/ Parfois ils donneront de bons fruits/ Parfois ils s'épanouiront en lauriers roses/ Parfois ils s'envoleront tels des oiseaux/ Et visiteront tout le pays/ Parfois seront meurtriers pour celui qu'ils atteignent/ Tels des balles jaillies du canon d'un fusil*".
Dans Ddin amcum (dettes de malheur), Lounis Aït Menguellet traite de l'endettement et de la difficulté de vivre avec des dettes (matérielles et même morales). Mais il ne serait peut-être pas inopportun d'y voir un jeu de mots, et donc une allusion à la religion qui a une grande emprise parfois sur l'individu, annihilant ainsi, notamment, lorsque les mots (encore ces mots !) sont pris au premier degré, sa raison et son sens du discernement. Cette ambivalence qu'on croit saisir dans l'écriture de Lounis Aït Menguellet, on la perçoit également dans les titres Awaz (Veille) et surtout Ageffur (jour de pluie). Dans ce dernier, le poète commence par s'adresser à une personne disparue, pour bifurquer plus tard vers d'autres thèmes qui deviennent au fur et à mesure de plus en plus métaphoriques. Et de terminer sur : "Nous attendons que vienne le printemps/ Pour que le cœur se dévoile/ A ce moment-là, nous entonnerons/ Des poèmes gorgés d'espoir."
Dans Isefra, qui vient quatre années après Tawriqt Tacebhant, on retrouve également Tamettut (femme), un morceau qui considère la femme comme "notre pilier", et l'englobe dans toutes ses dimensions de fille, sœur, épouse, mère et ancêtre. Les textes, dont certains comportent des refrains, sont accompagnés par de brillants arrangements, qui n'atténuent en rien la beauté des mots.
La musique – notamment les divers rythmes subtils – met en valeur le poème, elle l'habille sans pour autant amoindrir sa profondeur et son impact. Cette finesse dans l'orchestration, on la doit à Djaâfar Aït Menguellet, qui a réalisé et arrangé Isefra, et qui s'est entouré de talentueux musiciens pour accompagner son père.
Il faudrait également souligner "l'adaptation" de plusieurs instruments (comme le djembé par exemple) à l'univers musical de Lounis Aït Menguellet et la belle recherche au niveau des rythmes. Si l'auteur-compositeur et interprète livre dans Isefra des méditations sur la vie (et même la mort), le plus fabuleux est cet espoir qui naît du (et dans) le malheur. Comme pour être au plus près de la vérité, le poète se décharge de tout pour s'offrir aux autres, et offre un disque où il réaffirme qu'il est un maître de la parole et du poème.
S K
* Toutes les traductions qu'on retrouve sur le Livret qui accompagne le disque sont signées Tarik Aït Menguellet.
Isefra (Isefra, Ddin amcum, Tameṭṭut, Ageffur, awaz, Ruh a zzman, Walay, Isefra nniḍen) de Lounis Aït Menguellet. Album de musique,
8 titres. Editions Izem Pro.
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