Mis devant le fait accompli, le Mali a conclu un accord de cessez-le-feu vendredi avec les trois principaux groupes armés du nord du Mali contrôlant la ville de Kidal. C'est à l'issue de discussions avec le président de l'Union africaine, le Mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, que les deux parties ont paraphé l'accord annoncé par le chef de la mission de l'ONU au Mali (Minusma), Albert Gerard Koenders. Les signataires du cessez-le-feu du côté de l'Azawad, sont le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), le Haut conseil pour l'unité de l'Azawad (HCUA, formé par des dissidents d'un groupe djihadiste) et le Mouvement arabe de l'Azawad (MAA), dont les représentants ont été reçus vendredi après-midi à Kidal par le président en exercice de l'UA. Le cessez-le-feu est entré en vigueur dès sa signature, ce qui a été le cas "vers 16h30" par les groupes armés à Kidal, et "vers 21h30" à Bamako par le gouvernement malien à travers le ministre malien de l'Intérieur, a précisé le président Aziz. "Ce qu'il (le président Aziz) a obtenu (...) est admirable, (...) un cessez-le-feu dont nous avons besoin", a commenté son homologue malien Ibrahim Boubacar Keïta. Selon un communiqué de la Minusma, les parties "ont convenu de la cessation des hostilités sur toute l'étendue du territoire national, de revenir à l'accord préliminaire du 18 juin 2013" qu'elles ont signé à Ouagadougou "pour une reprise immédiate des négociations avec le soutien des Nations unies et de ses partenaires régionaux et internationaux". Bamako et les groupes rebelles "ont également convenu de la libération des prisonniers dans les meilleurs délais, de faciliter les opérations humanitaires des Nations unies et autres partenaires humanitaires, et de respecter les principes de droit humanitaire en vigueur", a ajouté la Minusma. Ils sont enfin tombés d'accord "sur la mise en place d'une commission internationale d'enquête relative aux événements survenus, en commençant par Kidal", a-t-elle indiqué. Le redéploiement du dispositif militaire français au Sahel, reporté après les affrontements dans le nord du Mali, devrait être engagé "d'ici à un mois ou deux si les choses évoluent bien". Il doit être marqué notamment par le départ de 600 hommes, dont 300 vers le Tchad et le maintien de 1 000 hommes sur place. Ceci étant, Kidal représente un défi de taille pour l'Etat malien: en dépit de l'intervention militaire internationale en cours depuis 2013, il n'a jamais réussi à complètement reprendre pied dans cette zone, berceau de Touareg. Par ailleurs, une manifestation pour soutenir l'unité du Mali et l'armée de ce pays s'est déroulée hier à Bamako. Entre 2 500 et 3 000 personnes, selon les estimations de la presse - quelque 2 000, selon la police -, se sont rassemblées pendant environ deux heures Place de l'Indépendance à l'appel de partis de la coalition soutenant le président malien Ibrahim Boubacar Keïta. M T. /Agences Nom Adresse email