L'Aniref annonce 49 parcs industriels, répartis à travers 39 wilayas, à réaliser pour résorber la crise du foncier Le chantier a été lancé, et les premiers sites seront réceptionnés à l'horizon 2017. Pour autant, la question foncière sera-t-elle réglée dans le pays ? A priori, l'idée de mettre en place des parcs industriels ne séduit pas les organisations patronales, à l'exemple de la Confédération algérienne du patronat (CAP), dont le président, Boualem M'rakch, estime que les problèmes du foncier devraient être réglés de concert avec le privé. Pour lui, ce n'est pas à l'Etat de gérer ces parcs en projet. C'est en fait l'Aniref, un organisme aménageur, qui va les réaliser. Et c'est lui qui va les gérer. M. M'rakch rappelle que la gestion étatique du foncier montre qu'il y a encore clivage entre secteur public et secteur privé, soulignant que les parcs industriels dont il s'agit aujourd'hui sont une solution palliative pour un problème complexe. Le patron de la CAP propose toutefois que la répartition du foncier se fasse en fonction des besoins en développement des régions, à la faveur d'une stratégie industrielle claire, comme cela se fait dans de nombreux pays. Explication : l'opérateur privé se fait attribuer une assiette de terrain pas chère. Et c'est lui qui la réaménage et la gère. M. M'rakch affirme par ailleurs que l'accès au foncier reste difficile, mal organisé, et que tout ce qui a été fait jusqu'à présent pour résoudre cette problématique est insuffisant. Réda Hamiani, président du Forum des chefs d'entreprises (FCE), relève également que les obstacles à l'investissement liés au foncier persistent. Pourtant, ajoute-t-il, des solutions sont possibles. M. Hamiani privilégie aussi une gestion privée du foncier, expliquant qu'il est faisable qu'on accorde du foncier au privé et que celui-ci en fasse la viabilisation, en faisant intervenir les banques, si cela est nécessaire, dans ce processus pour régler des questions d'ordre financier. Des walis en ont fait l'expérience par le passé et cela a bien fonctionné. Et si l'opérateur lassait sommeiller l'assiette dont il a bénéficié ? Pour le président du FCE, il y a des méthodes pour y pallier, citant en exemple la fiscalité intelligente qu'on peut appliquer aux investisseurs à qui on a attribué des terrains et qui ne s'en servent pas. Quant au président de la Confédération générale des entreprises algériennes (CGEA), Habib Yousfi, il pose un préalable politique au débat sur le foncier, estimant ainsi qu'il ne peut pas y avoir d'investissement suffisamment productif sans un environnement assaini. Et dans cet environnement, le foncier doit constituer l'essentiel. Habib Yousfi ne semble cependant pas adhérer au projet des parcs industriels cités plus haut. Sentencieux, Yousfi, a eu cette déclaration à ce sujet : je ne suis pas contre la personne qui en est la directrice, mais ce n'est pas à l'Aniref de gérer ces parcs industriels. Et d'ajouter qu'il faudrait mettre en synergie toutes les potentialités (industrie, finance ), si l'on voulait trouver une solution consensuelle au foncier et faciliter l'acte d'investir. Nom Adresse email