Les préparatifs prendront fin avec l'ouverture officielle, le 1er juin, de la saison estivale 2014 placée sous le signe de la sensibilisation des enfants à la protection de l'environnement du littoral. Quatre nouvelles plages sont proposées aux Algérois, ce qui porte le nombre à 72 plages autorisées à la baignade sur un total de 85 recensées sur le territoire de la wilaya. Il s'agit de la plage les Flots bleus dans la commune d'Aïn Taya regroupant trois bassins et qui, selon la directrice générale de l'Agence urbaine chargée de la promotion du développement et de la protection du littoral et des zones touristiques (APPL), Mme Boukassem, sont apparus suite à la réalisation de brise-lames. Des plages Surcouf, Piquet-Blanc dans la commune d'Hussein-Dey ainsi que Lafayette dans la commune de Hammamet. Toutefois, cette dernière ne serait disponible qu'à la condition que les rejets de l'hôpital soient pris en charge par la réalisation d'une station d'épuration, opération confiée à la Direction de l'hydraulique. Les analyses bactériologiques réalisées par l'Institut Pasteur montrent, en effet, une mauvaise qualité de l'eau due justement à la présence d'un ovoïde des eaux usées important provenant de l'hôpital Bologhine Ibn-Ziri. Avec la réalisation de l'ouvrage cité, cette plage sableuse offre une opportunité pour les riverains par sa position au centre de la commune de Hammamet et peut accueillir 270 estivants. Concernant les trois autres plages proposées à l'ouverture, l'APPL a effectué plusieurs prélèvements échelonnés avec des résultats acceptables en matière de qualité de l'eau. Dans ce sillage, l'agence a procédé à des prélèvements de 568 échantillons d'eau de plages de toute la wilaya et deux campagnes d'analyses physico-chimiques. Cette opération a concerné également l'analyse des eaux prélevées dans 12 piscines montrant que 82% des échantillons sont de bonne qualité, 13% de qualité suspecte et 5% de mauvaise qualité. Les résultats des analyses des eaux de mer des plages d'Alger, assure-t-on, font ressortir une qualité bonne à acceptable. Il y a lieu de savoir que dans le cadre de la préparation de l'actuelle saison estivale, 368 agents ont été mobilisés pour nettoyer 73 plages. Suite à la mise en place du tri sélectif dans la wilaya, l'APPL a mis à la disposition des agents de nettoiement des sachets distincts de couleur blanche pour le ramassage du plastique. En matière d'équipements, 72 panneaux de sensibilisation ont été commandés auprès d'une société spécialisée, 160 supports de sachets poubelle réceptionnés et 10 balises pour la protection des baigneurs au niveau des rejets et des zones fréquentées par les jet-skis seront mises à la disposition des APC. Placée sous le signe de la sensibilisation des enfants à la protection de l'environnement, cette saison verra l'apparition de panneaux, de dépliants et flyers réalisés par l'APPL à cet effet. À noter également la grande opération de nettoyage de la plage Mazela dans la commune de Mohammadia qui a nécessité de gros moyens humains et matériels. Fermée depuis près de 20 ans, cette plage a été rendue aux nostalgiques après avoir été débarrassée de la décharge sauvage qu'elle constituait où plastiques, pneus, bois gravats et autres détritus jonchaient toute sa longueur de 800 mètres. Réseau de surveillance environnemental Depuis 2007, l'APPL a créé un réseau de surveillance dont l'objectif essentiel est la surveillance des espèces phylanctoniques au nombre de 52 dans les eaux côtières de la wilaya et qui souvent se traduisent par des phénomènes de coloration des eaux et des efflorescences. Certaines espèces produisent des toxines dangereuses. Durant près de cinq mois, cette année, les ingénieurs de l'agence ont noté des phénomènes de coloration dans plusieurs plages relevant de douze communes côtières. L'espèce identifiée est la Noctilula Scintillans dans sa forme non toxique. Parallèlement, d'autres espèces invasives et indicatrices de pollution dont l'ulve ou laitue de mer. Cette herbe provoque des marées vertes sur les plages et peut causer des désagréments visuels et olfactifs lors de sa prolifération excessive et sa décomposition sur les rivages. Quant à la Caulerpa Racemosa, cette espèce originaire d'Australie et nouvellement introduite en Méditerranée, son développement excessif menace l'équilibre écologique du milieu marin notamment les herbiers à Posidonie. À noter que le phénomène d'eau colorée a été observé au mois d'avril dernier au niveau des plages El-Kettani et Kaâ Sour (Bab El-Oued) et Bar dans la commune de Raïs Hamidou alors que la plage Tamentfoust a connu le même phénomène au début du mois de mai. Le diktat des exploitants privés Le littoral algérois, malgré son étendue sur une centaine de kilomètres, ne semble pas suffire au grand rush de juillet et août, bien que cette année les aoûtiens seront plus nombreux en raison du Ramadhan qui occupera tout le mois de juillet. Pour les autorités de la wilaya, il s'agit d'un vrai casse-tête. Et si ces dernières ne ménagent aucun effort pour rendre agréable le séjour des estivants, d'autres parties ne se gênent pas pour jouer les maîtres à bord sur les plages, imposant leur diktat aux citoyens contraints de subir sous peine de représailles. Ces racketteurs d'un autre genre en font carrément leur propriété. Dès l'entrée de la plage, l'estivant venu passer quelques moments agréables se voit pénalisé par "un droit d'accès" déguisé par des frais de parking. Une parenthèse s'impose ici pour dire que votre véhicule n'est pas à l'abri d'une mauvaise surprise dont n'est pas tenu pour responsable le préposé qui vous aura pris de l'argent censé couvrir l'aléa. Le racketté n'en est pas moins tranquille puisque d'autres désagréments l'attendent sur la plage où des "colons" ont déjà planté l'étendard et posé armes et bagages. Tables, chaises, parasols et autres moyens encombrants gâchent le plaisir pour lequel il est venu : avoir un petit espace, rien qu'à lui pour se détendre et rêver. Un espace lui revenant de droit qu'il voit se rétrécir comme une peau de chagrin, spolié par des expansionnistes sans aucune forme de procès. Et qu'on ne s'amuse pas à leur faire la remarque, la réponse peut vous gâcher votre journée. Quant à tenter de faire intervenir l'ordre public, c'est peine perdue. Pourtant, comme à chaque saison la wilaya avertit que ces pratiques sont interdites. Le même arrêté du wali est reconduit chaque année pour dire que l'accès aux plages est garanti à tous les citoyens sur toute l'étendue des plages de la wilaya. L'installation des tables et chaises est interdite sur les plages. Il en est de même pour ce qui est des embarcations de pêche qui ne peuvent occuper l'espace réservé aux estivants. C'est là justement que la question mérite d'être posée : quel rôle jouent les collectivités locales dans ces dépassements alors que l'arrêté en question met ces derniers devant leurs responsabilités ? Les élus locaux sont tenus de prendre toutes les dispositions nécessaires face à ces dépassements. Mais la réponse si elle ne se fait pas entendre ouvertement, on préfère se réfugier derrière de prétendus actes sociaux ayant pour aboutissement un but électoraliste. À noter enfin que 15 plages sont interdites à la baignade dont 6 pour pollution (Champ-de-tir à Zéralda, Deux Chameaux et l'Olivier à Bologhine, Kaâ Sour à La Casbah, Coco-Plage à Bordj El-Bahri et Mazela à Hussein-Dey), 4 pour absence d'accès (Pins-Maritimes et Lido à Mohammadia, Zerzouria et Aïn Beïda à Aïn Taya) 4 pour travaux (Rascasse et Sport Nautique à Raïs Hamidou, R'mila à Bab El-Oued et Sablettes à Belouizdad) et une pour dangerosité (Petit-Bassin à Bologhine). À savoir aussi que l'APPL a contrôlé 19 piscines situées dans 10 circonscriptions administratives y compris celles appartenant au siège du commandement de la Gendarmerie nationale à Chéraga, du lycée sportif de Draria, de Sonatrach, de Kiffan Club de Bordj El-Kiffan, du centre Ardis, du Cinq-Juillet. Et surtout bonne trempette ! A F Nom Adresse email