Comme chaque année, le 1er juin coïncide avec l'ouverture officielle de la saison estivale. Pour la wilaya d'Alger, c'est chose faite avec la visite d'inspection du SG, Mohamed Hattab, qui s'est rendu dans certaines plages où le constat est satisfaisant. Du moins en ce qui concerne la préparation des lieux devant recevoir les estivants dont il est attendu un rush malgré le mois de Ramadhan qui s'installera dès la troisième décade de juillet. Avec un littoral s'étendant de l'oued Mazafran à l'Ouest et l'oued Réghaïa à l'Est, soit un linéaire côtier de plus de 97 km, la wilaya d'Alger compte de grandes plages à Zéralda, Staouéli, Heuraoua, Réghaïa et de moyennes et petites plages ainsi que des criques. Le nouveau pour cette année, explique Saïd Kochaïda, DG de l'APPL (Agence de wilaya pour la promotion et la protection du littoral), ce sont quatre nouvelles plages qui seront mises à la disposition du public dont une à partir de juillet. Il s'agit de Aouinet-Hasni II à Raïs Hamidou, Campino à Hammamet, Kef El-Araâr à Aïn Taya et El-Marsa-Centre dans la commune d'El-Marsa qui étaient fermées pour cause de pollution. Avec ces dernières, le nombre des plages du littoral d'Alger autorisées à la baignade sera de 67, un chiffre qui a doublé depuis 2004 grâce à la politique de la wilaya dans ce domaine visant à créer davantage de lieux de détente aux habitants de la capitale. Ainsi, conformément aux instructions du wali, Mohamed Kebir Addou, toutes les structures de la wilaya comme la DHW, la DTP, Asrout, les Epic Erma, Egctu, MCU, étaient à pied d'œuvre pour la préparation et le déroulement satisfaisant de la saison estivale, marquée ces dernières années par une fréquentation nocturne de plus en plus croissante des plages. 500 jeunes ont été recrutés à mi-temps par l'APPL pour le nettoyage des plages auxquels s'joutera une centaine d'agents dès aujourd'hui. Le travail consiste essentiellement au nettoyage, criblage, balisage des zones de baignade fréquentées par les jet-ski ainsi que celles présentant des dangers pour les baigneurs. Sur un autre volet, cet Epic suit en étroite collaboration avec la Direction de l'environnement, les rejets des unités industrielles polluantes manipulant ou produisant des produits toxiques déversés dans la mer. 16 stations de surveillance du phytoplancton Mis en place en 2007, le réseau de surveillance du phytoplancton (l'ensemble des algues microscopiques qui sont en suspension dans les eaux), est destiné à observer l'ensemble des espèces phytoplanctoniques. Il en existe 52 dont 22 sont toxiques et nuisibles. 16 stations de surveillance ont été sélectionnées entre Zéralda et Réghaïa. En 2011, la qualité de l'eau a été bonne en raison de la présence en très faible concentration, voire l'absence de certaines espèces phytoplanctoniques toxiques à l'exception de deux phénomènes observés le 19 juillet et le 18 août où des colorations rougeâtres et verdâtres ont apparu dans certaines plages d'Aïn Benian et de Bordj El-Kiffan. À noter, dans ce cadre, que le phénomène de l'espèce toxique qui a apparu l'année dernière sur les côtes bretonnes, suite à la suspicion d'une algue qui serait à l'origine de la mort d'un cheval, a alerté les services compétents qui ont procédé à la surveillance de cette ulve. Les résultats sont rassurants, apprend-on. 17 plages interdites à la baignade La wilaya d'Alger compte actuellement 17 plages interdites à la baignade dont 9 pour cause de pollution à savoir : Champ-de-tir à Zéralda, La Fayette à Hammamet, Deux-Chameaux et l'Olivier à Bologhine, Kaâ Essour à La Casbah, Sablettes à Belouizdad, Piquet-Blanc à Hussein-Dey, Lido à Bordj El-Kiffan et Coco-Plage à Bordj El-Bahri. Cinq sont interdites pour cause d'enrochement : Sidi-Fredj Ouest à Staouéli, La Fontaine et Petit-Bassin à Aïn Benian, Sidi El-Hadj à El-Marsa et Aïn Beïda (ex-Suffren). Trois plages sont interdites pour absence d'accès dont deux dans la commune de Mohammadia (Mazela et Pins-Maritimes) et une à Aïn Taya (Zerzouria). Squat des plages : complicité des communes L'arrêté du wali d'Alger concernant la gratuité d'accès aux plages semble buter sur un manque de respect total de la part de certains squatteurs qui, chaque début de saison estivale, accaparent des espaces pour ne les quitter qu'à la fin de l'été. Ce phénomène qui ne date pas d'aujourd'hui a quand même la peau dure et rien ne fait dissuader ses pratiquants. Pas même les services d'ordre qui interviennent pourtant souvent sur les lieux. Mais, pour reprendre une réflexion d'un résigné, ces gens ne se seraient jamais hasardés à s'approprier un pouce de terrain sans la complicité des élus locaux. Ledit arrêté est assez clair pour préciser que les cessions des plages doivent répondre à un certain nombre de critères à savoir notamment l'emplacement du plagiste et son barda de parasols et chaises qui doit être situé en arrière-plan de la plage, ce qui n'est jamais le cas ou presque. Contrairement à cela, les bénéficiaires de concessions auprès de l'APC appliquent leur propre loi en occupant toute la largeur de la plage. Et malheur à celui qui vient franchir leur “propriété” car il sera vertement prié d'aller voir ailleurs. Bien sûr, le silence des collectivités locales a un prix fort et il se monnaye en nombre de voix pour chaque rendez-vous électoral. Pour ce qui est de l'hygiène et de la propreté de la capitale, les élus préfèrent rejeter le problème à la wilaya alors qu'il est du ressort direct de la commune. Alger est sale et ce n'est pas l'affaire uniquement du wali. Les exemples sont légion. Les communes de Bordj El-Kiffan et Bordj El- Bahri, pour ne citer que celles-ci, sont une honte pour leurs élus. Dans tous les pays du monde, la propreté d'une ville dépend du premier responsable à savoir le maire. A F