Cinquième chapitre : " ̈Pardonnez-moi" Résumé : Elle propose une sortie qu'il accepte sur le champ. Elle prend note de son numéro avant de l'envoyer à Djaâfar qui n'attendait que ça. Il fait encore nuit lorsqu'il sort de la maison. Fateha constate l'absence de son mari. En trouvant un numéro de portable griffonné à la hâte, elle devine qu'il s'agit de Tahar. Elle a peur pour son mari et décide d'appeler. Elle s'angoisse, imaginant le pire. Elle appelle la gendarmerie... - Ya Djaâfar, dans quoi t'es-tu fourré ? Instinctivement, elle compose le numéro de portable de son mari et elle crie doucement de déception lorsqu'il ne répond pas. Qu'est-ce qui l'empêche de répondre ? Elle se mord les doigts d'angoisse. Elle appelle plusieurs fois et aucune réponse. Cette fois, elle décide de rappeler la gendarmerie autant de fois qu'il le faudra. Mais elle leur parlera... Il a senti son portable vibrer dans sa poche. Il jette un coup d'œil et soupire. Fateha... Il ne répond pas. Elle appelle au mauvais moment. Il ne peut pas décrocher maintenant. Il referme son portable et laisse sonner, espérant qu'elle finira par vite se lasser. Il est arrivé devant la fac depuis une demi-heure et il n'a pas bougé de sa voiture. Ferewsan est arrivée peu de temps après, elle se tient près du portail, du côté droit. Elle est accompagnée de camarades du lycée et il la voit regarder discrètement vers les jeunes hommes qui passent près d'elles. Il remarque qu'elle vient de sortir un foulard rose qu'elle décide de nouer à la lanière de son sac à main. Il se demande si ce n'est pas Tahar qui le lui a demandé. Son portable continue de vibrer dans sa poche mais il ne le sort pas. Il ne veut pas quitter la jeune fille des yeux. Il a conscience qu'en acceptant d'être l'appât, il la met en danger. Il refuse que ce vaurien touche à Ferewsan. Si elle devait souffrir par sa faute, il ne se le pardonnerait pas. Il ne lui en laisserait pas l'occasion. Il sort de sa voiture et va se poster en face, bien en évidence, comme pour la rassurer, même si elle ne montre aucun signe d'apeurement. Lui aussi scrute les passants, espérant le reconnaître, mais il n'a aucune idée de sa physionomie. Le cœur serré, il ne tient plus en place. Il sort son portable et appelle Ferewsan. Il la voit sortir son téléphone de la poche de son jean. Il faut dire que la jeune fille est très en beauté. Un jean blanc et une chemise assortie. Elle porte de grandes boucles avec lesquelles elle joue. Elle s'est un peu maquillée les yeux et la bouche. Mais rien de vulgaire... - A-t-il dit ce qu'il porterait ?, l'interroge-t-il tout en évitant de regarder vers elle. - Non. On s'est vus hier soir, je crois être capable de le reconnaître... Elle parle tout en scrutant les alentours, une légère moue de déception aux lèvres. - Il n'est pas encore arrivé... Peut-être qu'il attend que je sois seule ? Djaâfar voudrait lui proposer de s'éloigner de ses amies mais il ne veut pas l'exposer davantage. - Ne bouge pas... S'il tient à te voir et te parler, il sortira de son trou, dit-il avant de couper. Il la voit ranger le portable dans sa poche. Tahar est en retard de près d'une demi-heure. Qu'est-ce qui peut le retenir ? Il regarde autour de lui, tenant à le reconnaître avant qu'il ne s'approche de la jeune fille. Il y a trop de jeunes hommes qui vont et viennent. Ses camarades sont entrées à la fac et elle se retrouve seule. De nouveau, son portable vibre. Djaâfar le consulte et reconnaît le numéro de son secrétaire. Ce n'est pas dans ses habitudes de l'appeler sur son portable. À moins qu'il y ait une urgence... - Oui ? répond-il. Qu'y a-t-il ? - Des gendarmes sont ici... Ils sont au courant de ce que vous tentez de faire monsieur !, lui dit-il. - Comment ? - Ecoutez, la cyber gendarmerie a de nouveaux renseignements. Ils sont sur une piste... Rentrez monsieur ! - Une piste... Moi, je suis à ça, de l'arrêter ! Et il raccroche. Lui, qui a l'habitude de donner des ordres, n'allait pas obéir. Que la police et la gendarmerie soient sur sa piste ne l'enchante pas. Il n'allait pas les laisser gâcher son plan. Il aura Tahar. Personne ne pourra changer la donne. Depuis des semaines, il attendait cet instant. Djaâfar regarde Ferewsan qui patientait à quelques mètres de lui. Elle a un petit sourire, comme pour lui dire qu'elle aussi tient ce que ce vaurien paye. - Je l'aurais ! Ça ne se passera pas comme les gendarmes le veulent ! (À suivre) A. K. Nom Adresse email