La Compagnie française d'assurance pour le commerce extérieur (Coface) a actualisé, dans le dernier panorama risque pays publié jeudi, son analyse pour certains pays sous le feu de l'actualité tels que l'Algérie. Elle a maintenu la notation globale à A4, "un risque assez faible à moyen terme". La Coface prévoit une reprise de la croissance en 2014, à 4,0% grâce à une augmentation modérée de la production d'hydrocarbures et au programme d'investissements publics couvrant la période 2010-2014 (construction de logements, de routes et de voies ferrées). Toujours soutenue par les hausses des salaires du secteur public ainsi que par le subventionnement des produits de base, la consommation privée pourrait également être dopée par un éventuel assouplissement des conditions de crédit, de même que l'investissement privé. L'inflation devrait rester modérée (4,0%) grâce à une politique monétaire prudente, au plafonnement des prix des produits alimentaires, à une baisse des droits de douane sur ces produits et à une meilleure gestion de leur distribution. La Coface estime qu'avec la tenue de l'élection présidentielle, l'année 2014 devrait se traduire par une légère augmentation du déficit budgétaire. "En tout état de cause, les revenus des hydrocarbures mis en réserve dans le Fonds de régulation des recettes permettent de financer ce déficit et le pays bénéficie d'un faible endettement public", tempère l'analyse. "L'excédent commercial doit connaître un nouvel effritement en 2014, malgré les exportations d'hydrocarbures – représentant 97% des recettes en devises – et des cours devant rester robustes. Ces exportations sont soutenues par la mise en service en 2013 du site de production de gaz de Menzel Ledjmet Est et du champ gazier et pétrolier d'El-Merk, ainsi que par celle, en 2014, de deux nouveaux terminaux de gaz naturel liquéfié à Arzew et Skikda", prévoit la Coface. L'Algérie reste, néanmoins, assez largement tributaire de l'Europe pour son commerce extérieur, et les perspectives moroses dans cette zone risquent de freiner les ventes algériennes. De plus, les achats d'hydrocarbures par les Etats-Unis seront limités par le développement sur place de l'exploitation du gaz et du pétrole de schiste. Par ailleurs, les importations resteront contraintes par les mesures restrictives prises par les autorités depuis 2009, en dépit d'importants achats de blé, dont l'Algérie est l'un des plus gros importateurs au monde, et de biens d'équipement liés au développement des infrastructures. "Dans ce contexte, la balance courante sera tout juste excédentaire, son fléchissement étant aussi imputable à une hausse du déficit des revenus et à une diminution des transferts nets", estime la Coface. Cette dernière rappelle "après quinze ans à la tête de l'Etat, le président Abdelaziz Bouteflika, âgé de 77 ans, a été réélu mi-avril 2014 pour un quatrième mandat de cinq ans". Elle indique "au regard des soulèvements intervenus depuis début 2011 dans d'autres pays arabes, le pouvoir a pris des mesures destinées à lutter contre le chômage des jeunes et à augmenter les logements sociaux, afin de désamorcer la contestation politique et sociale". Si la situation sécuritaire semble s'être relativement améliorée, la Coface note que "l'activisme de groupes islamistes radicaux s'est intensifié aux frontières sud du pays, comme l'illustre l'attaque terroriste, mi-janvier 2013, de l'important site gazier d'In Amenas. Cela accroît donc la prudence de certaines firmes étrangères". Concernant le cadre légal des affaires, selon la Coface, il reste peu propice à l'expansion du secteur privé et des investissements étrangers, hormis le secteur des hydrocarbures et des cas particuliers comme l'usine automobile Renault en construction à Oran. Toutefois, relève-t-elle, des mesures d'assouplissement ont été introduites par la loi de finances 2014. Les procédures d'agrément des projets d'investissements directs étrangers ou d'investissements en partenariat avec des capitaux étrangers sont allégées. En outre, alors que depuis 2009 le crédit documentaire était devenu le seul moyen de paiement des importations, cette loi rétablit le paiement avec remise documentaire. M. R. Nom Adresse email