Après s'être impliquée dans différentes actions d'utilité publique comme la paix, la citoyenneté, la famille, l'environnement, la santé, la jeunesse et les sports, l'association nationale d'alphabétisation, Iqraa, vient de faire paraître son dernier livre sous le titre J'efface mon analphabétisme par la non-violence, traitant de la non-violence sous toutes ses formes et son impact en tant que fléau social allant d'un simple écart de langage à une agression physique. L'ouvrage est destiné aux élèves du troisième palier des centres d'alphabétisation correspondant au niveau de 6e année fondamentale. Expliquant l'opportunité et le contenu de cette nouvelle parution, l'infatigable présidente de l'association Iqraa et non moins sénatrice Aïcha Barki, qui était l'invitée du Forum du quotidien El Moudjahid, est revenue sur les supports de référence comme les droits de l'Homme tels qu'énoncés par la convention internationale, les rapports de l'OMS, la Constitution algérienne, le code pénal, le code de la famille, la stratégie nationale adoptée par le ministère de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme. Dans un style liant narration et dialogue, l'écriture de l'ouvrage relate le vécu quotidien, ce qui constitue un point fort dans la communication. Violence conjugale et au sein de la famille, violence dans les administrations publiques, dans la rue, contre les catégories de personnes faibles sont les chapitres traités. Le tout appuyé sur des références inspirées du Saint Coran et des hadiths du prophète prônant la non-violence, ainsi que les nombreux textes basés sur la religion musulmane insistant sur la justice et l'équité entre les gens. Le lecteur constatera que chaque forme de violence est traitée dans l'ouvrage par des anecdotes afin de mieux faire passer le message. Comme l'histoire de ce jeune homme laissant sa maman alitée et refusant de lui acheter des médicaments et qui est tout de suite pris de remords en voyant dans un jardin public une chatte qui allaitait ses petits jusqu'à ce que le sommeil s'empare d'eux. Ou encore cette rencontre de football entre deux équipes locales qui s'est terminée par une bagarre générale durant laquelle les forces de l'ordre ont dû intervenir, constatant malheureusement un certain nombre de dégâts. La cybercriminalité, la mauvaise conscience de certains agents de l'administration ou encore le harcèlement sexuel sont également des segments que l'ouvrage traite avec une grande dextérité, citant des exemples et renvoyant les personnes naïves aux dispositions de la loi afin de ne pas hésiter à y recourir. Avec ce livre, Aïcha Barki montre un autre visage, celui d'une battante pour une noble cause : lutter contre l'ignorance et l'obscurantisme. Rappelant que 788 millions de personnes ne savent ni lire ni écrire, elle affiche cette même volonté de militer pour faire baisser le taux d'analphabétisme en Algérie qui est de 18% alors que l'association qu'elle dirige compte actuellement 4 400 enseignants ne percevant même pas le Smig. À savoir que l'association Iqraa est présente dans 18 établissements pénitentiaires. Aïcha Barki, qui s'est exprimée sur la révision de la Constitution, enregistre deux points qu'elle voudrait soumettre aux débats : la constitutionnalisation de l'éducation, comprendre par là la prise en charge financière totale par l'Etat et l'équité dans les compétences (postes de responsabilités) au profit des femmes. "Plus de 60% des universitaires sont de sexe féminin, pourquoi ne pas donner les mêmes chances à tout le monde ?" s'interroge-telle à ce sujet. À noter enfin que le livre en question a été édité à 5 000 exemplaires, un chiffre considéré comme faible par rapport aux besoins. La représentante de l'institution onusienne qui chapeaute ce genre d'action a promis toutefois d'augmenter le tirage. AF Nom Adresse email