Nouri al-Maliki, qui a rappelé les officiers réservistes, a officiellement demandé aux Etats-Unis de mener des frappes aériennes, deux ans et demie après le retrait de leurs troupes d'Irak. Le président américain a finalement décidé d'envoyer jusqu'à 300 conseillers militaires en Irak et à effectuer des frappes ciblées si nécessaire. Attitude minimale pour le locataire de la Maison-Blanche coincé entre son opinion qui refuse toute nouvelle intervention militaire de ses armées à l'étranger, le pouvoir de Bagdad chiite et anti-sunnite, l'Arabie Saoudite qui défend les sunnites irakiens qui tenaient l'Irak en main jusqu'à Saddam Hussein, et l'Iran, qui soutient les chiites. Après huit ans de guerre en Irak et près de 4 500 morts, les forces américaines ne retourneront pas au combat en Irak, a assuré Barack Obama qui ne s'est pas empêché de tacler le Premier ministre irakien. En annonçant l'envoi de conseillers militaires pour soutenir les forces de sécurité gouvernementales irakiennes face aux djihadistes de l'EIIL, le président américain a appelé le chiite radical, Nouri al-Maliki, au "dialogue" avec toutes les communautés, principalement les sunnites dont l'exclusion a constitué le lit de l'islamisme radical et violent. Washington a, par ailleurs, renforcé ces derniers jours les vols de surveillance du territoire irakien, par satellites, drones et de chasseurs F-18 décollant du porte-avions George H. W. Bush, qui croise actuellement dans le Golfe. Les sunnites pris entre le marteau djihadiste et l'enclume chiite, ne sont pas dupes des précautions annoncées par le locataire de la Maison- Blanche. Les conseillers militaires de celui-ci, issus des forces spéciales, n'auront pas pour mission d'entraîner les soldats de Bagdad ni de les assister, mais de soutenir leur contre-offensive pour empêcher la chute de la capitale irakienne et reprendre les terrains perdus depuis l'offensive de l'EIIL. "Nous aiderons les Irakiens dans leur combat contre les terroristes qui menacent le peuple irakien, la région et les intérêts américains", a déclaré Barack Obama, annonçant la création de centres opérationnels, à Bagdad et dans le nord de l'Irak, afin de partager les renseignements et coordonner la planification des opérations contre l'EIIL. Précisant à son opinion et à l'establishment américain que toute décision d'action militaire des forces spéciales et de l'aviation américaines se ferait en étroite consultation avec le Congrès, les dirigeants irakiens et ceux de la "région". Ce qui entre autre, valide les thèses en circulation à propos de contacts entre Washington et Téhéran sur la crise en Irak. Le président américain a d'ailleurs annoncé l'envoi dès aujourd'hui du chef de la diplomatie John Kerry au Moyen- Orient et en Europe pour des consultations sur l'Irak. Pour Washington, les actions prioritaires sont de stopper l'avancée des djihadistes, de retourner la situation sécuritaire en Irak mais aussi de forcer Nouri al-Maliki, honni par la minorité sunnite qui l'accuse de la marginaliser, à ouvrir son pouvoir à toutes les communautés : "Ce n'est pas à nous de choisir les dirigeants irakiens." D. B Nom Adresse email