Le président du MSP a critiqué la démarche d'Ouyahia qui manque, selon lui, de transparence et réduit considérablement du poids politique de Madani Mezrag et El-Hachemi Sahnouni. La célébration du 11e anniversaire de la mort du cheikh Mahfoud Nahnah était une occasion opportune pour le président du Mouvement de la société de la paix (MSP), Abderrezak Makri, pour faire, hier, depuis Chlef, une analyse approfondie de la situation politico-économique que traverse notre pays. En présence de nombreux invités dont des députés et représentants de plusieurs partis politiques, le RCD et le PT, entre autres, ainsi que des militants et des sympathisants du mouvement et après avoir assisté aux activités particulièrement culturelles programmées à cette occasion à la salle du cinéma El-Djemel au centre-ville, Abderrezak Makri a, d'emblée, tiré à boulets rouges sur Ahmed Ouyahia. Il a qualifié les pourparlers que ce dernier est en train de mener d'ambigus et qui manquent de transparence. "Il a induit tout le monde en erreur. Il n'a jamais été clair car il n'y a jamais eu de dialogue sérieux et bénéfique entre le pouvoir et l'opposition. Incroyable mais vrai, il ne fait que jeter des fleurs à Madani Merzak et El-Hachemi Sahnouni de l'ex-fis depuis plusieurs jours comme si ces derniers étaient à l'origine de la stabilité de notre pays. Il a vraiment exagéré à ce sujet ! Mais il a toujours évité de dire la vérité et parler avec franchise de l'essentiel. Cet essentiel n'est autre que la réalité sur la fraude électorale que réclame et continue toujours de demander l'opposition. Sachez, M. Ouyahia, que cette fraude électorale nous inquiète énormément. Le pouvoir n'a pas le courage de dire aujourd'hui toute la vérité sur cette fraude qui se répète à chacun des rendez-vous électoraux. Pourtant, ce sont eux qui ont dit un jour, en 1997 à Mahfoud Nahnah, qu'ils ont fraudé à son insu. Ne nous blesse pas M. Ouyahia, car nous ne voulons, en aucun cas, faire marche arrière et revivre le calvaire de la décennie noire", explique-t-il au début de son intervention. Abderrezak Makri a également parlé de l'Armée laquelle, selon son point de vue, doit être impartiale tout en restant dans le cadre de la mission pour laquelle elle existe. Elle doit se contenter de jouer pleinement son rôle de défendre le pays et l'ensemble des Algériens. "Que cette armée ne s'engage pas dans la vie politique en prenant des positions en faveur d'un parti politique au détriment de plusieurs autres comme ça était le cas en 1995 et dont les élections étaient entachées d'irrégularités et ça tout le monde le sait", a-t-il dit. En s'adressant à l'assistance, le président du MSP n'a pas manqué d'évoquer le volet financier et la situation économique dans laquelle se trouve le pays. Il a précisé, à ce propos, que l'Algérie est en train de vivre l'ère de l'argent sale. "Ce sont surtout les barons de la mafia financière qui gère comme elle le veut le pays. Ces derniers nomment les ministres et désignent les hauts responsables de l'Etat. C'est grâce à leur argent qu'ils peuvent faire la pluie et le beau temps dans ce pays. Que pense alors Ouyahia de Chakib Khelil et de Khalifa dont on est toujours sans suite malgré la lourde charge qui pèse sur eux ?", s'interroge-t-il. Abderrezak Makri a également exprimé, devant les militants de son mouvement, sa grande inquiétude quant à l'avenir du pays, et de celui des jeunes qui sont nombreux, selon lui, à être livrés à eux-mêmes. "Nous comptions beaucoup sur les réserves du pétrole dont disposait notre pays. Malheureusement, et cela tout le monde le sait aussi, cette manne est en train de disparaître progressivement. Que reste-t-il pour nos enfants dont l'avenir s'annonce déjà incertain ? Voilà pourquoi nous sommes inquiets M. Ouyahia", souligne enfin Abderrezak Makri lors de son intervention à Chlef. A C Nom Adresse email