Si Saâdani accepte d'inscrire le vote à l'ordre du jour et si Belkhadem présente sa candidature, les deux prétendants partiront pratiquement à chances égales vu les divisions au sein du CC qui vont, sans aucun doute, déteindre sur le verdict de l'urne. La 9e session du Comité central du FLN, qui se tient aujourd'hui à Alger, risque d'être un tournant décisif. Un moment de retour à la cohésion ou alors un moment de divorce irrévocable et définitif entre les différents camps. Mais, cette fois, contrairement à la session du 29 août 2013, les rapports de forces ont changé et les camps se sont recomposés avec des rapprochements inattendus. Changement de cap d'une partie du camp de Abdelkrim Abada, les redresseurs. Après avoir pu, pour un moment, regrouper tous les déçus de Belkhadem et de Saâdani, le groupe s'est disloqué, scindé en deux factions, les fidèles au coordinateur, Abderrahmane Belayat, d'une part, et les redresseurs et partisans de la "légitimité et de la légalité", d'autre part. Les deux gagnants de cette première manche sont Saâdani qui a pu récemment se réunir avec Abada, redresseur et farouche opposant au retour de Belkhadem, et Belkhadem lui-même conforté dans sa position depuis sa nomination comme ministre d'Etat représentant personnel du président de la République, dont les manœuvres semblent avoir fonctionné puisqu'il a réussi à s'allier ceux qui l'avaient débarqué en janvier 2013. Il a été aperçu, ces derniers jours, en compagnie de Harraoubia, Tou et Ziari, à l'occasion d'une fête de circoncision alors qu'il a également assisté à la dernière réunion de membres du comité central présidée par Belayat. Les deux parties se sont entendues sur deux points à défendre : permettre à tous les membres du CC d'assister à cette session et l'inscription du vote de confiance et l'élection à bulletin secret du secrétaire général. L'argument de Belkhadem : une "instruction" du président Bouteflika, président d'honneur du parti, de recourir à l'urne pour dépasser la crise du FLN qui n'a que trop duré. Une instruction dont on ignore si elle existe réellement. Le président Bouteflika, selon Belkhadem, a réclamé le passage par l'urne et l'élection d'un secrétaire général de manière démocratique et transparente. Mais le secrétaire général déchu n'est pas le seul à se réclamer de la proximité avec le président de la République. Dès son intronisation à la tête du parti, Amar Saâdani s'est carrément transformé en porte-parole du Président. Il s'est même immiscé dans le prétendu conflit avec le DRS en s'attaquant frontalement à son patron, le général Toufik, avant qu'il ne soit rappelé à l'ordre, toujours selon lui, par le président de la République qui lui aurait signifié la fin des hostilités. Pour autant, le chef de l'Etat ne s'est jamais prononcé publiquement durant toute la crise qui remonte à quatre ans et n'a jamais répondu aux sollicitations des uns et des autres. Cela dit, si Saâdani accepte, contraint ou par calcul, d'inscrire le vote à l'ordre du jour et si Belkhadem présente sa candidature, les deux prétendants partiront pratiquement à chances égales vu les divisions au sein du CC qui va, sans aucun doute, déteindre sur le verdict de l'urne. Reste, cependant, le poids de ceux qui ne veulent ni de l'un ni de l'autre pour des raisons évidentes de légitimité. Ils ne veulent pas de Belkhadem, délogé par l'urne, et non plus de Saâdani qu'ils contestent pour avoir été désigné à la tête du parti lors d'une session controversée. Et à leur tour, s'ils font une concession dans un sens ou dans un autre, et acceptent de jouer le jeu, leurs voix seront déterminantes. Cela dit, tous les pronostics sont valables. Les surprises ne sont pas à écarter. Car, au FLN, tout est possible. D. B. Nom Adresse email