La toute jeune Association algérienne des professionnels de la sécurité électronique (Apse), qui a tenu hier à Oran son assemblée générale ordinaire, fonde beaucoup d'espoir et attend avec impatience la réponse du ministère de l'Intérieur aux propositions qui lui ont été soumises tout récemment en vue de modifier le décret n°410/09 du 13 décembre 2009. L'assemblée générale, qui a vu la participation de nombreux adhérents, devant en même temps adopter les bilans financier et moral de l'Apse, a été l'occasion de faire le point sur les dernières démarches effectuées auprès de la direction de la réglementation du ministère de l'Intérieur pour déboucher sur une modification profonde du décret "inique" qui a fait de la caméra de surveillance "un équipement sensible au même titre que les produits chimiques", comme indiqué par des membres de l'Apse. Et pour cause, depuis la promulgation du décret en question, des dizaines de professionnels ont dû cesser leurs activités. "En promulguant ce décret, dont nous n'avons jamais saisi les objectifs, ils ont arrêté tout un secteur, toute une activité mettant au chômage des employés. Du coup, en bloquant les professionnels que nous sommes, ils ont fait naître tout un marché parallèle, un système parallèle qui échappe à tout contrôle et qui tue le professionnalisme", explique encore Mokhtari Abdelhak, le président de l'Apse. Avec cette classification "d'équipement sensible", il n'est plus permis d'importer, d'installer et de monter des caméras de surveillance, "sans passer par des autorisations qui prennent parfois jusqu'à 9 mois pour être livrées, lorsque la bureaucratie se décide enfin à traiter votre dossier, même pour livrer une caméra à un client nous devons avoir une autorisation pour nous accorder une escorte des services de sécurité", nous explique-t-on sur un air de consternation en marge de l'assemblée générale. Et d'autres de poursuivre : "À titre d'illustration, un chef d'entreprise qui veut sécuriser son site est soumis à tellement de tracasseries qu'il ne peut plus rien faire, la caméra est un produit commercial et la bureaucratie tue ce type d'activité commerciale, nous sommes sollicités par des ministères, des compagnies pétrolières qui ne savent plus comment s'y prendre et comment trouver un professionnel", rajoutent les responsables de l'association. Sans contester le souci des pouvoirs publics de réglementer une profession, les spécialistes de la surveillance électronique rappellent, du même coup, que depuis 20 ans ils ont exercé leurs activités, même au plus fort de la décennie noire, en restant professionnels. Depuis 2009, la coïncidence des marchés très importants qui devaient se négocier, a conduit nombre de professionnels à voir dans ce décret 410/09 une volonté d'écarter tous les professionnels locaux. Dès lors, suite à leur entrevue avec les représentants du ministère de l'Intérieur, l'Apse, qui compte près de 80 adhérents issus de toutes les wilayas du pays, attend la décision d'annulation et la "déclassification de la caméra de vidéosurveillance" seule solution pour relancer dans la transparence tout un secteur d'activité qui ne pourrait que progresser et croître avec les demandes sans cesse croissantes pour l'acquisition et l'installation de système de surveillance. D. L Nom Adresse email