Au regard de la configuration actuelle du continent africain, aux yeux du CSP (Conseil de paix et de sécurité de l'UA), c'est avant tout au niveau régional et panafricain qu'une solution peut émerger. Pour parer au plus urgent, le dernier sommet africain a décidé la mise en œuvre d'une Caric (Capacité africaine de réponse immédiate aux crises). Les chefs d'Etat africains ont enfin pris conscience que face à la propagation du terrorisme islamiste, ils ne pouvaient plus ne compter que sur l'intervention extra africaine, notamment la France qui s'est redonné le statut de "gendarme" de l'Afrique depuis son intervention au Mali en 2003 pour chasser les djihadistes du nord. L'UA, de fait, ne pouvait plus faire l'autruche sur cette question. Principale inquiétude au sein des opinions et des pouvoirs dans et hors du continent : la contamination et la progression des groupes djihadistes et des attentats au cœur de l'Afrique. Les attaques répétées de la secte islamiste Boko Haram au Nigeria où près de 300 collégiennes et lycéennes sont retenus en captivité et plus d'une centaine de personnes ont été tuées ces derniers jours par l'insurrection djihadiste active dans la région depuis maintenant une décennie. En première ligne de ce réveil continental, le CPS (Conseil de paix et de sécurité) de l'UA qui a frappé sur la table en exhortant les membres de l'UA à ne plus se contenter de résolutions sans lendemain. Les rapports et propositions du CPS, créé il y a dix ans, ont été, par ailleurs, les principaux points des travaux du sommet. Ses 15 membres élus par le Conseil exécutif de l'UA, sont l'Afrique du Sud, l'Algérie, le Burundi, le Tchad, la Guinée équatoriale, l'Ethiopie, la Gambie, la Guinée-Conakry, la Libye, le Mozambique, la Namibie, le Niger, le Nigeria, la Tanzanie et l'Ouganda. Le président de l'UA, le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, a adopté toutes les décisions du CPS. D'abord, la création d'un comité ministériel des pays riverains de la Libye sous la supervision de leurs chefs d'Etat afin d'aider à travers la "création d'une force", ce pays d'Afrique du Nord, devenu depuis la chute de Kadhafi enn2011, une base logistique pour les djihadistes. Cette force sera constituée de l'Egypte, du Soudan, du Niger, du Tchad, de la Tunisie et de l'Algérie. Le sommet, pour une fois, devait particulièrement insister sur la nécessité de renforcer les capacités africaines d'Intervention rapide, en assurant la coordination entre celles déjà opérationnelles mais, à vrai dire, inefficaces, faute de moyens et de volonté politique. Les missions militaires panafricaines ponctuelles seront désormais suffisamment outillées afin de pouvoir intervenir à temps pour régler les conflits africains. Pour le Sahel saharien et l'Afrique centrale, il est question d'une "Force régionale africaine" pour limiter la menace que représente le groupe Boko Haram, avec le concours des partenaires étrangers, notamment les Etats unis et l'Union européenne qui ont offert des contributions militaires au Nigéria. Une fois encore, les déclarations sont unanimes. Mais, apparemment, cette fois-ci, elles seront suivies d'actes concrets. Si l'organisation panafricaine a habitué au scénario de déclarations en cascade pour, ensuite, les oublier, aujourd'hui les menaces djihadistes sont à l'œuvre et partout dans le continent, au point que des puissances occidentales se sont déclarées prêtes à intervenir unilatéralement, au motif réel que le terrorisme islamiste est une menace pour le monde entier. Face aux multiples fronts du terrorisme, shebab, Aqmi, Mujao, Ansaru, Boko Haram, qui gagnent inlassablement du terrain, les pays africains n'ont pas d'autre choix que de coopérer avec les puissances occidentales et pour certains experts en accueillant sur leur sol des bases militaires étrangères, arguant que les groupes djihadistes poursuivent encore leurs actions impunément, malgré les interventions militaires occidentales ponctuelles. D. B. Nom Adresse email