Le mari de la fille de Bouamrane lui a volé un agneau et l'a mangé avec sa femme. Puis il fait semblant de chercher l'animal avec lui. Mais Bouamrane s'en rend compte. «Va, rentre auprès de ta femme, lui dit Bouamrane, dis-lui que je sais où se trouve l'agneau.» Le gendre fait ce que son beau-père lui dit. «Malheureux, lui dit-elle, tu as bu et il a compris que tu as mangé l'agneau !». L'homme prend peur car il craint son beau-père. «Je suis perdu, ton père ne me pardonnera jamais de l'avoir volé ! Il ne me reste plus qu'à fuir, loin de sa vue !» Mais sa femme l'arrête : «Tu n'as pas à fuir ! – Mais il ne va pas tarder à venir ! – Je ne le laisserai pas venir, c'est moi qui irai le retrouver ! – Il te réprimandera ! – Non, je sais comment lui parler ! – Alors, je t'accompagne ! – Non, reste ici, maintenant c'est à moi d'agir.» Elle prend la toison de l'agneau ainsi que sa tête qu'elle n'a pas eu le temps de manger avec son mari. Elle la fend à la narine et va chez son père : «Je t'apporte les dépouilles de l'agneau ! — Pourquoi lui as-tu coupé le nez ? — Parce que la faim n'a pas de nez ! (c'est-à-dire du nif, de l'honneur)» Bouamrane pardonne à sa fille et à son gendre et leur donne de l'argent et du bétail. — Maintenant, travaillez et gardez votre honneur intact !